Après une année 2022 marquée par une euphorie générale post-Covid, le marché de l’emploi des informaticiens a été bousculé début 2023, suite notamment aux rationalisations des plans de recrutement et aux licenciement opérés par des grands acteurs du numérique aux Etats-Unis, ainsi qu’en France. Globalement, on constate cette année que l’inflation des salaires - tous métiers de l’IT confondus- est moins prononcée que les années précédentes. C’est ce qui ressort de la 7e étude nationale sur les salaires des informaticiens réalisée par Externatic. Cette grille salariale a été effectuée sur la base de 3 855 candidats rencontrés en entretien et à plus de 400 recrutements menés entre mai 2022 et mai 2023. Elle montre en effet que depuis plusieurs mois le marché a ralenti, il y a donc davantage de candidats disposés à commencer une activité professionnelle. Avec la loi de l’offre et de la demande cela vient limiter les hausses de salaire. Avec une offre plus abondante de professionnels de l’informatique, les entreprises peuvent avoir plus de choix lorsqu’elles embauchent des collaborateurs, ce qui peut rendre plus difficile de justifier des augmentations de salaire importantes.

Cette année, les testeurs devraient profiter une légère hausse de salaire, tous comme les développeurs d'applications. (Source: Externatic/Crédit image: Externatic)

Les métiers du tests bien placés 

Parmi les profils qui ont profité d’une légère croissance des niveaux de rémunération entre 2022 et 2023, on trouve toujours les métiers du développement applicatif / web / mobile. Toutefois, cela inclut les rémunérations des profils orientés tests. Longtemps sous-évalués par rapport aux salaires des développeurs, les besoins notamment en automatisation de test ont fait grimper la courbe salariale de ces professionnels, relève le baromètre. Ce dernier fait également ressortir quelques éléments intéressants en lien avec le niveau d’études des candidats. Ainsi, le salaire moyen d’un développeur (bac +2/3) aurait augmenté de 3 % entre 2022/23. En comparaison, la feuille de paye pour un profil davantage diplômé comme celui d’un ingénieur logiciel bac +4/5 aurait progressé que de seulement 1,5 % sur la même période. A l’inverse, sur la partie infra, la grille fait état de 5% de hausse salariale pour un administrateur systèmes/réseaux par rapport à l’an dernier. Alors que de son côté, un ingénieur infrastructure était, sur la même période, valorisé de plus de 11 %.

Dans les métiers de la production, le niveau de rémunération varie fortement selon le niveau de diplôme. (Source: Externatic/Crédit image: Externatic)

Zoom sur les profils en reconversion

Dans cette étude, Externatic a également souhaité répondre aux interrogations autour des rémunérations des candidats ayant opté pour une formation de reconversion. Ces dernières années, beaucoup de formations courtes (en développement et en data) ont vu le jour. Elles permettent ainsi à des milliers de personnes de se former à un métier jusqu’ici plutôt réservé à des personnes issues de formations longues de type licence, master ou d’écoles d’ingénieurs. On constate que les rémunérations proposées à ces candidats sont bien inférieures à celles proposées à des profils ayant obtenu un titre de niveau BTS/DUT. Elles sont ainsi estimées à un montant se situant entre 27 et 30K€ / an (montant qui varie aussi en fonction des régions). Par ailleurs, passées les 2 premières années, leur niveau de rémunération vient quasiment s‘aligner avec les profils issus de formations classiques.

Malgré le contexte actuel, les métiers des data seront toujours bien orientés sur le plan salarial. (Source: Externatic/Crédit image: Externatic)

Pour le cabinet, ces formations répondent au besoin fort des entreprises de disposer des ressources qualifiées en informatique, ces profils que les entreprises « n’ont plus le temps d’attendre 5 ans ». Selon lui, conçues pour être pratiques et axées sur les compétences, elles offrent aux étudiants une expérience d’apprentissage pratique et efficace et permettent également aux personnes déjà en poste de se reconvertir ou d’acquérir des compétences en un temps limité. Il apparaît également important de souligner l’émergence de secteurs transverses, où les produits et les services sont liés à une expertise particulière comme : le cloud, la data et la cybersécurité ou l’IA. Ces domaines sont devenus des attentes fortes des décideurs politiques, économiques et sociaux ce qui a pour effet de peser dans la balance salariale.