Dans l'affaire opposant SAP et Oracle pour vol de propriété intellectuelle, l'éditeur allemand exige qu'Oracle communique les marges bénéficiaires réalisées sur ses ventes de licences et le support des ERP PeopleSoft et JD Edwards. Si, dans leurs publications trimestrielles de résultats, les entreprises ont l'habitude de claironner pléthore de statistiques sur le chiffre d'affaires ou le bénéfice par action, elles ne s'aventurent pas sur des détails aussi stratégiques que les marges bénéficiaires réalisées sur des lignes de produits spécifiques. Des chiffres illustrant une trop bonne santé exposeraient en effet les entreprises à des négociations plus délicates avec leurs clients, et pourraient donner des informations sensibles à leurs concurrents. Il y a donc de la malice dans la requête de SAP, accusé par Oracle d'avoir, via sa filiale TomorrowNow, illégalement téléchargé 5 To de données utilisées dans le cadre du support aux utilisateurs de PeopleSoft et JDE, deux applications d'Oracle. Ce dernier évalue les conséquences de ces agissements à 1 Md$. Une somme énorme, qui repose pour l'heure sur les seules évaluations d'Oracle. Pour SAP, les dommages ne sauraient être calculés qu'à partir d'une estimation de ce qu'aurait été le bénéfice de la victime en l'absence d'infraction. Par conséquent, l'Allemand demande à la justice américaine de contraindre Oracle à communiquer « les données financières nécessaires au calcul de la marge bénéficiaire de PeopleSoft et JDE ». Les deux parties se retrouveront le 23 février, à l'occasion d'une audience prévue pour tenter de trouver un accord amiable. Elles devront y présenter des propositions d'indemnisation chiffrées.