Selon le Wall Street Journal, le poste de CEO de Microsoft a bien été proposé à Satya Nadella et le conseil d'administration de la firme de Redmond a entamé des négociations avec le futur CEO pour discuter des termes de son contrat. L'article publié vendredi après-midi se base sur les informations d'une source anonyme. Il fait suite à un autre article publié jeudi soir par Bloomberg - également basé sur une source anonyme - selon lequel Satya Nadella a été choisi pour succéder à Steve Ballmer. Toujours selon le quotidien national économique américain, le conseil d'administration de Microsoft, qui cherche depuis 5 mois un remplaçant à Steve Ballmer, doit se réunir cette semaine pour ratifier le contrat. Une annonce officielle suivra. L'article de vendredi précise également que Satya Nadella a demandé à ce que Bill Gates, cofondateur et Président de Microsoft, retrouve un rôle actif en tant que conseiller stratégique et technologique. Bloomberg avance également que, après la nomination de Satya Nadella, Bill Gates pourrait démissionner de son poste de Président du Conseil d'administration. Tôt vendredi matin, une dépêche publiée par Reuters mentionnait également le choix de Satya Nadella au poste de CEO sur la foi d'une personne ayant également requis l'anonymat. Si ces informations s'avèrent exactes, Satya Nadella sera le troisième CEO de l'histoire de Microsoft. Il rejoindra ainsi le club très exclusif constitué par Bill Gates et Steve Ballmer

Un choix interne pour gagner du temps

Actuellement, Satya Nadella occupe le poste de vice-président exécutif de la division Cloud et Entreprise de Microsoft où il a mené avec succès la transition de l'activité serveurs et outils back-end vers le cloud. La division Cloud et Enterprise est l'ancienne division Serveurs et Outils que Satya Nadella dirige depuis février 2011, en remplacement de Bob Muglia. En effet, le groupe affiche une croissance soutenue et les produits et services cloud sont considérés comme technologiquement solides. Mais Satya Nadella connaît bien aussi les autres produits de Microsoft. En tant que vice-président senior de la recherche et du développement de l'ancienne Division des services en ligne, il a été étroitement impliqué dans le développement du moteur de recherche Bing. Il a également occupé le poste de vice-président de l'ancienne division Microsoft Business Division, qui avait en charge les produits desktop et serveurs d'Office.

Selon Jack Gold, analyste de J. Gold Associates, si le choix de Satya Nadella se confirme, cela signifie que le conseil d'administration voit l'avenir de Microsoft dans les produits d'entreprise et le cloud computing. « En faisant ce choix, le conseil renforce cette orientation. Il faudra donc s'attendre à des décisions dans ce sens, mais je ne pense pas pour autant que Microsoft va négliger ses autres activités. Dans moins de six mois, nous saurons quelle stratégie la nouvelle direction veut adopter », a ajouté Jack Gold. Selon l'analyste, il est intéressant de noter que le conseil choisit son futur dirigeant en interne, puisque Satya Nadella travaille chez Microsoft depuis plus de 20 ans. « Ce choix indique que le conseil fait davantage confiance à un candidat interne, car seule une personne issue de l'entreprise peut savoir quelle politique et quels changements structurels sont adaptés pour redresser le navire, » a déclaré l'analyste. « Cela peut être ou ne pas être le cas, mais un interne a plus de chance de savoir où mettre les pieds et il est plus apte à identifier les gagnants et les perdants ».

Gates et Ballmer encore trop présents ? 

Satya Nadella est né en 1967 à Hyderabad, en Inde. Il a rejoint Microsoft en 1992, en provenance de Sun Microsystems. Il a une maîtrise en informatique de l'Université de Wisconsin-Milwaukee et un MBA de l'Université de Chicago. Au mois d'août dernier, Steve Ballmer a décidé, à la surprise générale, de prendre sa retraite. Dès lors, les spéculations sur son remplaçant éventuel et les raisons qui l'ont poussé à démissionner alimentent la presse. Depuis, on a souvent vu aussi Steve Ballmer et Bill Gates s'épancher ensemble en public sur le recrutement du nouveau CEO et sur l'avenir de Microsoft.

Dans un billet de blog paru en décembre, John Thompson, un membre du conseil d'administration de Microsoft chargé de diriger le processus de recrutement, avait révélé que Microsoft avait identifié plus de 100 candidats possibles et que le conseil en avait auditionné « plusieurs dizaines ». Par la suite, la liste des prétendants a été réduite à une vingtaine de personnes. D'après les rumeurs, certains candidats se sont retirés eux-mêmes de la course, se plaignant de la trop forte implication de Bill Gates et Steve Ballmer -  parmi les plus gros actionnaires privés de Microsoft. Pendant un temps, l'actuel CEO de Ford, Alan Mulally, aurait été le challenger, mais celui-ci a récemment déclaré au conseil d'administration de Ford qu'il n'avait pas l'intention de quitter son poste.

Microsoft n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire pour confirmer ou infirmer ces dernières rumeurs.