Scaleway a rallumé la flamme ARM. Après avoir étonné dans le bon sens du terme avec le lancement d'un serveur maison (conçu à Laval) prometteur basé sur une puce ARMv7 (32 bits) en 2014, le fournisseur cloud a enchainé les difficultés (maintenance, instabilité...) avec d'autres configurations systèmes (C1 et ARM64) passées à la trappe quelques années plus tard. « Nous avons essuyé les plâtres. Le kernel et l’écosystème étaient très délicats à maintenir. Les générations suivantes dites ARM64 basées sur ThunderX instables. Au final, nous avons préféré arrêter ces offres pour repartir sur des nouvelles bases », a expliqué Arnaud de Bermingham, président et fondateur de Scaleway.

Mais l'heure de la revanche semble avoir sonné pour le fournisseur qui revient sur le devant de la scène avec des serveurs ARM basés sur des puces Altra Max d'Ampere. « J’ai remonté un lab avec pour objectif de vous proposer de vraies technologies de rupture. Aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir d’annoncer le grand retour d’ARM chez Scaleway avec les instances lab AMP2, avec AmpereComputing », poursuit Arnaud de Bermingham. Ces puces s'avèrent particulièrement performantes et taillées pour les configurations scalables, montées autour d'un CPU 64 bits pouvant intégrer jusqu'à 128 coeurs et capable de monter à 3GHz, gérer jusqu'à 4 To de mémoire vive et jusqu'à 128 lignes PCIe. Les processeurs Ampere Altra sont annoncés comme proposant des capacités de transcodage prédictibles avec une énergie réduite. « Couplés avec un support des bibliothèques TensorFlow, PyTorch et ONNX, les processeurs Altra prennent en charge le format de données FP16 offrant une accélération supérieure à FP32 avec presque aucune perte de précision pour la plupart des modèles AI », précise Scaleway.

8X moins cher et 40 % plus performant mais avec un SLA de 0 % pour l'instant

Scaleway annonce une performance en hausse de 40 % par rapport à la concurrence équivalente sous x86 pour un tarif « 8 fois moins cher ». Attention toutefois car ces instances, tout comme les prix, sont loin d'être définitifs. « Nous nous efforçons de vous offrir la meilleure expérience possible sur ces Instances AMP2. Celles-ci présentent néanmoins un statut expérimental. C’est pourquoi, nous ne sommes pas en mesure de nous engager contractuellement sur un niveau de service d’où un SLA de 0% », prévient Scaleway.

Contrairement aux instances C1 des débuts, il ne s’agit pas de petits serveurs dédiés, mais bien de serveurs virtuels. Les instances AMP2 sont en lab sans garantie de service.« Un essai public est la dernière étape dans une démarche de R&D itérative. Nous souhaitons impliquer nos utilisateurs afin d’évaluer les technologies dans des conditions réelles. Ces essais sont une approche différente d’innovation par rapport aux phases dites de ”Beta” ou de “Discovery”. Ces essais publics sont pilotés par les ingénieurs de Scaleway Labs en collaboration avec le reste des équipes. », indique le fournisseur. Les instances AMP2 sont disponibles sur les distro suivantes : Ubuntu Jammy (22.04 LTS) Debian Bullseye (11) et Almalinux 8 (distribution communautaire compatible Red Hat).

Les capacités de la machine (RAM, IO, les bandes passantes disques et réseaux) sont distribuées en fonction du nombre de vCPU pour assurer un partage équitable des ressources entre les utilisateurs explique Scaleway sur son site. 8 instances sont proposées de AMP2-C1 (3,66 € par mois) jusqu'à AMP2-C60 (139,8€ par mois).