Après des mois de menaces, SCO vient d'annoncer le lancement, pour ce mardi 2 mars, d'une première procédure judiciaire à l'encontre d'une entreprise utilisant Linux sans lui verser de droits. Une procédure à laquelle SCO s'attache à vouloir donner une valeur de symbole, précisant que l'entreprise visée jouit d'une certaine notoriété. En outre, le pourfendeur de pingouin précise qu'il n'envisage pas "des centaines et des centaines de procès comme la RIAA, mais tout de même plus d'un".

Selon une étude réalisée par Evans Data Group, cette annonce n'effraie aucunement les développeurs Linux. Neuf sur dix estiment que les procès n'influenceront pas réellement leur travail. De même, si 60 % des chefs d'entreprise ont calculé le risque que représente le paiement de la propriété intellectuel de SCO, seuls 13 % pensent que les procès pourraient modifier leur comportement vis-à-vis du logiciel libre. Un sentiment partagé par Bruce Perens, l'un des fondateurs de la communauté du logiciel libre, selon lequel « si vous vous attaquez de la sorte à une entreprise, et tout particulièrement l'une des 1 000 plus importantes entreprises américaines - une entreprise qui emploie beaucoup plus d'avocats que SCO - ça risque de vous exploser à la figure. »

A contre-pied de ces opinions, la société EV1servers.net vient de passer un accord avec SCO pour lui acheter une licence Linux. Cet hébergeur, qui administre plus de 20 000 serveurs, dont une majorité sous Linux, a pris cette décision pour préserver la tranquillité des clients. SCO espère que de nombreuses entreprises suivront cet exemple.