Comme l'avait prédit le Syntec Informatique, les sociétés de service n'ont finalement pas essuyé de ralentissement. La chambre syndicale des SSII et des éditeurs informatiques, avait en effet surpris en annonçant en début d'année une prévision de croissance moyenne comprise entre 5 et 6% pour la profession. Le chiffre avait intrigué compte tenu du ralentissement économique enregistré aux Etats-Unis et de son effet logiquement négatif sur les activités de services. Six mois plus tard, force est de constater que ces prévisions optimistes étaient justes. Certaines entreprises sont néanmoins bel et bien en crise, mais dans ce cas, elles le doivent à des positionnements difficiles. C'est le cas chez Osiatis avec l'infogérance (la SSII ne progresse que de 1,4% à 121,2 M€ de chiffre d'affaires sur le semestre) ou avec la gestion des infrastructures chez ESR (en recul de 2,6% à 18,9 M€). D'autres comme Arès subissent des erreurs anciennes. Sopra et Alten parmi les meilleures Outre les entreprises en difficulté, proches de la «croissance zéro», différents acteurs se situent dans la moyenne du Syntec. C'est le cas de poids lourds, comme Cap, Atos, ou encore d'Aedian (+5% à 21,1 M€ sur des activités classiques d'ingénierie et de conseil). Parmi les SSII les plus performantes, on retrouve certaines généralistes comme Sopra. Elle réalise un bond de 12,3% avec 549,6 M€ au premier semestre. Alten progresse, quant à lui, de 21% à périmètre constant avec 420,1 M€ (intégration de systèmes, infogérance, conseil et progiciels). Mais la plupart des leaders sont spécialisés. Ainsi Micropole Univers concentré sur la BI, le CRM et l'ERP bondit de 23% en croissance organique avec 46,2 M€. Solucom croit de sont côté de 14%. Sopra dénonce le tout offshore Ces entreprises « performantes » profitent d'ailleurs de leur réussite pour stigmatiser le « gros du peloton ». Sopra ose ainsi dénoncer le tout offshore même si elle compte bien 500 salariés en Inde et des unités au Maroc et en Roumanie. Son président Pierre Pasquier précise vouloir rester avant tout 'onshore' et vise une grosse acquisition en Europe. Souvent, ces sociétés du haut du pavé sont aussi plus internationales que les autres, avec plus de 20% de leur CA réalisé en dehors de l'Hexagone. Ces bons résultats semestriels d'ensemble laissent au second plan les questions de gouvernance qui ont agité le monde des services ces derniers mois. Les fonds Centaurus et Pardus promettent ainsi de laisser tranquille la direction d'Atos Origin et se bornent à réclamer l'accélération du plan de croissance. Philippe Germond, l'actuel président d'Atos Origin, ne devrait, quant à lui, pas regretter son départ d'Alcatel où il a fait figure de dauphin de Serge Tchuruk avant d'en être éjecté. La bourse ne fait que peu de cas de ces bons résultats Ces SSII cotées néanmoins ont un dernier obstacle à franchir, celui de la bourse. Malgré ses 21% de progression semestrielle, Alten n'a ainsi recueilli qu'un faible 1% de hausse de son cours de Bourse mardi 30 juillet. Une incompréhension ancienne entre le métier des SSII et le monde de la bourse que les derniers résultats n'ont pas balayée.