Hier, Sequans Communications a annoncé la sortie de « la première puce LTE de Catégorie M ». Cette variante de la norme mobile est plus adaptée à des applications IoT qui peuvent se contenter d’un débit limité, comme le relevé des compteurs de services publics, les capteurs utilisés dans les usines et, surtout, les objets portables. De nombreuses démonstrations et projets autour du LTE-M seront d'ailleurs présentés à l'occasion du Mobile World Congress (22-25 février 2016) à Barcelone.

« La puce Monarch de Sequans Communications pourra équiper ces divers dispositifs dès la mise en route des réseaux de Catégorie M, prévue plus tard cette année ou début 2017 », a indiqué l’entreprise. Les objets connectés n’ont pas besoin des débits offerts par les réseaux de téléphonie mobile. Personne ne va utiliser son objet connecté pour regarder des vidéos en haute définition ou jouer à des jeux-vidéo. Par contre, personne n’ira non plus les recharger en fin de journée. Ces objets peuvent se contenter de connexions plus lentes, moins gourmandes en énergie. Car ils doivent aussi être capables de tenir longtemps : certains appareils doivent pouvoir fonctionner pendant 10 ans, sans qu’il soit nécessaire de changer leur batterie.

Du monde au portillon sur le marché des réseaux de faible puissance

Ces dernières années, de nouveaux venus comme Sigfox, Ingenu et LoRa Alliance sont arrivés sur ce marché spécifique des Low Power Wide Area Networks (LPWAN) ou réseaux de faible puissance étendus, lequel laisse entrevoir des perspectives extrêmement profitables. D’après Machina Research, ce type de réseau génèrera près d’1,5 milliard de connexions d’ici 2020. C’est le 3rd Generation Partnership Project (3GPP), l'organisme international auquel on doit le LTE, qui a adapté la norme en vigueur dans les réseaux mobiles, en conservant ses principales caractéristiques. Avec la norme LTE-M, les opérateurs pourraient plus facilement connecter les nouveaux dispositifs en appliquant simplement une mise à jour à leur logiciel réseau.

« Le 3GPP permet aux concurrents de prendre une longueur d'avance dans ce domaine, mais il est encore temps de profiter des opportunités offertes par le LTE de Catégorie M », a déclaré par courriel Godfrey Chua, analyste de Machina Research. L’IoT est encore à ses prémices. Certaines régions du monde et certaines industries commencent tout juste à s’y intéresser. Mais le LTE-M doit encore prouver qu’il fonctionne aussi bien que prévu. « Les spécifications techniques sont une chose, mais c’est autre chose de montrer que tout se passe comme promis sur le terrain », a-t-il ajouté.

Un soutien de poids nommé Verizon

Sequans a déjà au moins un partenaire pour soutenir le développement de la LTE-M, à savoir l’opérateur Verizon. Les deux entreprises avaient déjà travaillé ensemble sur la technologie LTE de Catégorie 1, un standard plus ancien utilisé pour certains appareils comme les distributeurs automatiques de billets, les terminaux de point de vente et les systèmes télématiques embarqués. C’est à la suite de ce partenariat que Verizon a ajouté la Catégorie 1 à son réseau. La puce de Sequans Monarch est conforme aux deux variantes de la catégorie M. La première, la catégorie M1, offre une vitesse de téléchargement de 375 Kbp/s. La Catégorie M2, encore plus lente et moins gourmande en énergie, peut télécharger des données à 55 Kbp/s. À noter que les appareils à la norme LTE-M2 envoient plus de données qu'ils n’en téléchargent, et sont donc un peu plus rapides en amont. Selon Sequans, la norme M1 est quasiment achevée et la norme M2 devrait être achevée d'ici le milieu de l’année. Cela fait un certain temps que les ingénieurs travaillent sur le standard M2, développé auparavant sous la dénomination de NarrowBand-IoT.

En plus des compteurs et des objets portables, les moniteurs de santé, les équipements domotiques et les dispositifs de suivi pourront aussi utiliser les réseaux M1 ou M2. « Grâce à la technologie de gestion de l'alimentation mise au point et intégrée par Sequans dans la puce Monarch, les petits appareils pourront fonctionner pendant 10 à 15 ans avec la même pile », a affirmé Sequans. L’entreprise de sécurité numérique Gemalto s’est également associée avec Sequans pour développer des modules LTE M1/M2 qui ajoutent des fonctions spécifiques à la puce Monarch. Mardi, Gemalto a également annoncé la sortie de modules LTE de Catégorie 1 pour la puce de Sequans. Ces nouveaux modules permettent à la puce de basculer sur un réseau 2G ou 3G dans le cas où le LTE de Catégorie 1 ne serait pas disponible.