Les chiffres d’affaires cloud d’AWS et Microsoft ont fortement progressé en 2017. Les deux fournisseurs de cloud public sont respectivement n°1 et n°2 du marché. Sur le dernier trimestre (octobre à décembre 2017), Amazon Web Services a dépassé les 5 milliards de dollars sur son cloud public, soit une augmentation de 45% par rapport à l’an dernier, ce qui lui permet de se projeter sur un chiffre d'affaires annualisé (annual run-rate) de 20 milliards de dollars, en extrapolant ces résultats sur 12 mois. Sur son exercice 2017, son chiffre d'affaires s’élève à 17,5 Md$ (+42,8%).

De son côté, Microsoft annonce entre octobre et fin décembre (2ème trimestre fiscal de son exercice 2018) un chiffre d’affaires de 5,3 Md$, en progression de 56%, sur son « Commercial cloud ». Sous l’intitulé Commercial cloud, Microsoft place Office 365 commercial, Azure, Dynamics 365 et d’autres activités cloud. Cela dit, les chiffres cloud de l’éditeur de Redmond ne sont pas évidents à démêler. Sur le communiqué de ses résultats financiers figure aussi un segment Intelligent cloud. Celui-ci inclut les produits serveurs (Windows Server, SQL Server, System Center), les datacenters et Azure, avec un chiffre d’affaires de 7,8 Md$ en hausse de 15%, au sein duquel le CA attribué à Azure – probablement  le compute – a presque doublé (+98%).

Cloud commercial : Microsoft vise 20 Md$ sur l'exercice 2018

Fondé en 2006, AWS est le seul fournisseur dont l’activité repose entièrement sur le cloud. Son chiffre d’affaires est communiqué par sa maison mère Amazon. Alors que chez Microsoft, on le voit, le chiffre d’affaires cloud est réparti entre plusieurs catégories. Il est donc difficile de comparer strictement les résultats des deux fournisseurs, en particulier sur la partie IaaS où AWS est traditionnellement très fort. Néanmoins, le doublement de l’activité Azure sur le dernier trimestre semble indiquer que l’écart entre les deux offres IaaS se réduit. Pour Michael Segal, vice-président area de la stratégie de Netscout, interrogé par nos confrères d’IDG NS « Azure a encore du chemin à faire pour déloger AWS mais il gagne du terrain et il surpasse Google et IBM. Ses investissements dans Azure sont payants, de plus en plus d’entreprises ayant choisi de migrer leurs services et applications vers les infrastructures de cloud public ».

Sur son site, Microsoft indique un chiffre annualisé de 12 Md$ pour son cloud commercial en précisant que son objectif est d’atteindre les 20 Md$ d’ici la fin de son exercice fiscal 2018 qui s’achèvera fin juin. « Azure a crû plus rapidement sur une base plus petite, certes, mais de notre point de vue, la croissance d’AWS est toujours très importante même à leur niveau », constate Dave Bartoletti, analyste principal chez Forrester qui reprend le chiffre de 12 Md$, à comparer aux 17,5 Md$ réalisés en 2017 par Azure. « Azure talonne AWS et approche la parité sur de nombreux services », reconnaît-il. « Azure se développe aussi agressivement au niveau mondial et il fait jeu égal avec AWS sur le nombre de sites de datacenters. C’est un marché florissant et passionnant et Azure se débrouille très bien », conclut l’analyste de Forrester.

En très bonne position pour surfer la vague IoT dans le cloud

Satya Nadella, le CEO de Microsoft, est un homme du cloud, s’il en est. Il attribue ces progrès au focus qui a été mis sur les technologies qui se développent comme l’Internet des objets ou l’apprentissage machine, de même que sur les avancées géographiques au Royaume-Uni et en Allemagne. « Nos investissements sur l’IoT, les données et les services IA à travers le cloud et à la périphérie (at the edge) nous mettent en position pour accélérer davantage cette croissance », a expliqué le CEO en commentant les résultats du 2ème trimestre fiscal de Microsoft. Le dirigeant a donc indiqué qu’il se sentait en « très très » bonne position sur l’innovation qui conduit « à la fois la consommation pour des services de plus haut niveau et pour s’assurer aussi que nous sommes disponibles dans toutes les parties du monde où la demande va se propager, parce que nous sommes dans les tout débuts d’opportunités de cette nouvelle croissance essentiellement cloud ».

Et la demande va encore se développer, a-t-il ajouté. « Nous voyons clairement les choses se produire d’abord aux Etats-Unis avant d’être rapidement suivies dans des régions comme l’Allemagne et le Royaume-Uni », a précisé Satya Nadella. « Il y a certaines charges de travail comme l’IoT où nous voyons vraiment des actions très avancées dans des pays comme l’Allemagne – spécialement avec les clients industriels dans les usines connectées », a-t-il pointé.