Pour permettre à plusieurs personnes ne parlant pas la même langue de discuter presque naturellement lors d'une séance de travail virtuelle, Microsoft prévoit de déployer une version bêta de sa technologie de traduction vocale sur Skype. L'outil Skype Translator sera tout d'abord disponible en version bêta comme application pour Windows 8 avant la fin de cette année, a écrit dans un billet de blog Gurdeep Pall, vice-président en charge de l'activité Skype et Lync chez Microsoft.

Ce traducteur est une émanation d'un projet de recherche de Microsoft censé fournir une solution capable d'assurer des conversations à la fois fluides et « cross-langage » entre des locuteurs de langues différentes. «  C'est un bon exemple des investissements consentis par Microsoft dans la recherche fondamentale », a indiqué M. Pall.

Lors d'une conférence organisée par le site Re/code, le dirigeant a effectué une démonstration d'une « traduction audio en temps réel » de l'anglais vers allemand et vice-versa, avec une combinaison de Skype pour la voix et la messagerie instantanée et Microsoft Translator pour la traduction du texte et de la voix. Il a ainsi conversé avec une employée de Microsoft, Diana Heinrichs, qui parlait allemand.

Une technologie combinant plusieurs ressources de Microsoft Research

Cette technologie avait été publiquement dévoilée en 2012 à Tianji, en Chine, par Rick Rashid, l'ancien chef de Microsoft Research, dont le discours avait été traduit de l'anglais au mandarin. À partir de cette première version pour Windows 8 avec le support de quelques langues, Microsoft prévoit d'ajouter d'autres langues et plusieurs types d'ordinateurs et de dispositifs que les personnes intéressées pourront utiliser avec Skype.

Proposer un traducteur vocal dans une version bêta limitée un peu plus tard cette année indique déjà que de sacrés progrès ont été réalisé par les équipes de recherche de Microsoft à travers le monde dans les domaines de la traduction, la reconnaissance vocale et du traitement du langage, combinés avec des contributions de l'ingénierie Microsoft et les équipes de recherche à travers le monde.

Les équipes de Microsoft Research ont travaillé de concert pour créer un système en réseau capable de stocker et surtout partager une base de données vocabulaire exploitée pour la reconnaissance de la parole. Cette approche offre un plus grand potentiel que les technologies de reconnaissance vocale déjà exploitées sur le marché qui nécessite un temps d'apprentissage et se limite à un petit vocabulaire pour être précis. « Le but ultime de la reconnaissance automatique de la parole est d'offrir des services de reconnaissance vocale indépendants du locuteur - un système qui ne nécessite pas de formation de l'utilisateur et assure les mêmes performances à tous les utilisateurs quelque soient les conditions », a écrit Janie Chang de Microsoft Research dans un blog. Mais Microsoft n'est pas le seul sur ce créneau très prometteur. D'autres sociétés Google ou encore NTT DoCoMo travaillent également d'arrache-pied sur la traduction vocale.