En informatique, l’évolution très rapide d’un système est appelée un passage à l’échelle. Ce concept est aussi applicable aux sociétés comme Snowflake, qui vient d’annoncer une levée de fonds de 479 millions de dollars (série G) auprès de plusieurs investisseurs. Dragoneer Investment Group (groupe connu pour avoir participé au financement de Airbnb, Slack, Spotify, Uber,...) a dirigé cette opération, qui a vu pour la première fois l’arrivée de Salesforce Ventures participer à ce tour de table. Ce nouvel apport s’ajoute à celui réalisé en octobre 2018 où la start-up avait levé 450 millions de dollars. A l’époque, Snowflake était alors valorisée 3,9 milliards de dollars. Aujourd’hui, elle est évaluée à 12,4 milliards de dollars.

Pour mémoire, l’entreprise a été cofondée par deux Français, Benoît Dageville et Thierry Cruanes, rejoints ensuite par Marcin Zukowski. Elle propose un datawarehouse en mode PaaS, qui se distingue avec sa base de données ACID (Atomicity, Consistency, Isolation, Durability) massivement parallèle assurant un partage de données intercontinental en mode cross-cloud sur AWS et Azure. Le mariage du SQL et des données semi-structurées est essentiel, car les entreprises sont aujourd'hui inondées de données semi-structurées et générées par des machines. Plus de 3400 clients ont choisi Snowflake pour développer leur datawarehouse dans le cloud. L’offre est aussi en concurrence de solutions développées par Amazon ou Azure.

Avec cette levée de fonds supplémentaire, Franck Slootman, CEO de Snowflake a expliqué dans un communiqué attendre « avec impatience l’expérience et les connaissances de Dragoneer pour servir nos clients et à développer notre entreprise ». Le dirigeant salue aussi l’arrivée de Salesforce, qui en profite pour nouer un partenariat avec Snowflake dont les contours et les détails devraient être donnés en juin prochain, lors de l’évènement annuel de la start-up. Sans se prononcer sur une prochaine introduction en bourse, Franck Slootman a expliqué à nos confrères de CNBC que la société n’était pas encore profitable et qu’elle avait généré 100 millions de dollars de revenus en 2019.