Depuis une dizaine d'années, la souveraineté numérique revient régulièrement dans le débat public. Toutefois, cette année le sujet a pris de l'ampleur. La pandémie de Covid-19 a en effet contribué à une prise de conscience plus large des enjeux associés. Comme l'observe ainsi le Club Relations fournisseurs du Cigref, « ce n'est plus un sujet réservé aux experts ». La question du traçage des cas contacts Covid-19 a notamment « relancé la question de l'hébergement et de la souveraineté des données dans l'opinion publique. » En 2020, les problématiques auxquelles cherchait à répondre le projet Andromède, cette tentative de cloud souverain français qui s'est soldée par un échec, sont loin d'avoir disparues. Au contraire, la nécessité de protéger les données des citoyens, des États et des entreprises s'est accrue au cours des dernières années, dans un contexte international difficile : l'adoption du Cloud Act en 2018, la crise sanitaire puis économique en 2020 ont mis en lumière certaines vulnérabilités auxquelles il apparaît urgent de remédier.

En démontrant l'importance du numérique pour l'activité économique, la crise a aussi souligné la nécessité de préserver un savoir-faire, des ressources et des services associés en Europe, pour ne pas dépendre uniquement des grands fournisseurs américains et chinois. Dans cet environnement géopolitique et économique incertain, comment construire une Europe numérique solide, qui protège les intérêts de ses membres ? Des entreprises privées au secteur public, des fournisseurs de services numériques aux représentants politiques, chacun propose et défend une vision de la souveraineté qui lui est propre. Ce dossier a pour but de présenter les points de vue des différentes parties prenantes et les principaux enjeux du débat.

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