Steve Ballmer, le PDG de Microsoft, estime que la stratégie mise en place par Google, reposant presque exclusivement sur les revenus publicitaires de la recherche en ligne, n'est pas la bonne. Au contraire, il loue Microsoft d'avoir su se réinventer plusieurs fois tout au long de son histoire. Lors d'une conférence, donnée ce 15 mars à l'Université américaine de Standford, Steve Ballmer a expliqué qu'une entreprise réellement entreprenante se doit d'inventer quelque chose, de bâtir une activité autour de cette trouvaille et de lancer un cercle vertueux. Ce que, d'après le patron de l'éditeur de Redmond, Google n'a pas su faire, le moteur restant cantonné à la recherche et aux revenus publicitaires inhérents. A l'inverse, explique Steve Ballmer, Microsoft a commencé avec un système d'exploitation puis s'est tourné vers les serveurs, Internet et, plus récemment, l'électronique grand public avec la Xbox. Au cours d'un entretien accordé à nos confrères d'IDG News Service, le PDG de Microsoft reconnaît toutefois que l'acquisition de YouTube par Google en 2006 pourrait constituer une seconde vague d'innovations. Et d'ajouter, un brin ironique : « Bravo à eux d'essayer de commencer une seconde activité. Mais c'est une activité liée à la première, et pas une totale nouveauté ». On ne critique que ceux qu'on craint et l'homme fort de Microsoft semble oublier que Google tend à chasser sur les terres du géant du logiciel. Notamment avec le lancement, il y a quelques jours, de la suite logicielle Google Apps Edition Premium. Si Microsoft estime que cette offre ne vient pas concurrencer la suite Office - de fait, les fonctionnalités du produit Microsoft sont bien plus vastes - Google lance son offre à destination des grandes entreprises et ne se contente plus des particuliers ou des plus petites structures. Steve Ballmer a également critiqué la volonté de Google de croître trop rapidement. Alors qu'il a fallu plus de vingt ans à Microsoft pour atteindre 75 000 salariés, le pantagruélique moteur « veut doubler de taille en un an ». Un but « insensé », aux yeux du patron de Redmond, qui se modère toutefois, ajoutant : « ça ne veut pas dire qu'ils ne vont pas y arriver ».