Sun Microsystems vient de renouer avec les profits malgré un léger recul de ses ventes. Pour le dernier trimestre 2004 - son second trimestre fiscal 2005 -, la firme affiche un bénéfice net de 19 M$ pour un CA de 2,84 M$. L'an passé à la même époque, Sun affichait une perte de 125 M$ pour un CA un tout petit peu plus élevé de 2,89 M$.

Ce n'est pas la première fois que Sun affiche un bénéfice. Lors du dernier trimestre fiscal 2004, la firme avait gagné 795 M$, un chiffre largement dû aux paiements effectués par Microsoft dans le cadre du règlement à l'amiable des poursuites antitrust entamées par Sun.

Cette fois-ci le bénéfice net de 19 M$ est à mettre entièrement au crédit des efforts opérationnels consentis par la société. Le niveau des ventes s'est ainsi stabilisé et Sun a opéré des réductions de coûts et des suppressions d'emplois massives. Selon Jonathan Schwartz, le président de Sun, les dépenses du constructeur ont été réduites de 400 M$ en un an (l'an passé le constructeur affichait une perte de 125 M$).

Comme a l'accoutumé, Wall Street a trouvé les raisins trop verts et le cours de Sun a plongé de 5 % après l'annonce des résultats. D'un point de vue objectif, on peut toutefois considérer que les derniers résultats de la firme balaient largement les craintes agitées par certains prédisant la disparition du constructeur. Sun dispose ainsi de plus de 7,5 Md$ en banque et affiche une gamme largement renouvelée, qui devrait, de plus, connaître des évolutions positives avec l'arrivée des serveurs Opteron conçus par les équipes d'Andy Bechtolsheim.

Seule ombre au tableau, les efforts logiciels consentis par la firme n'ont pas encore porté leurs fruits. Sun n'a ainsi vendu que 418 000 licences de son middleware Java Entreprise Server (JES) depuis son lancement, de quoi faire douter de son modèle de vente de licence par employé. Sans doute la firme devra-t-elle finir par proposer un modèle de licence additionnel pour les sociétés que le modèle initial effraie.

Sun ne semble toutefois pas prêt d'abandonner ses expériences tarifaires. "Nous allons investir une partie de nos réserves dans le système N1 Grid en proposant de louer de la capacité processeur à l'heure, des Gigaoctets au mois et enfin des Sun Ray à la semaine", explique ainsi Scott Mc Nealy, patron de la firme. Reste à convaincre les entreprises de souscrire à ces modèles "innovants".