Alors que les Etats-Unis rêveraient de capturer Edward Snowden, l'Europe ouvre maintenant ses bras à celui qui a dévoilé le scandale des écoutes massives effectuées par l'agence de sécurité américaine (NSA). Le Parlement européen a en effet voté, par 285 voix pour et 281 contre, une résolution pour « abandonner toutes les charges criminelles à l'encontre d'Edward Snowden et de lui accorder protection et par conséquent empêcher son extradition ou sa restitution par des tiers, en reconnaissance de son statut de dénonciateur et de défenseur international des droits de l'Homme. »

Une décision diamétralement opposée donc par rapport à la posture des Etats-Unis, prête à tout pour mettre la main sur lui. Exilé depuis 2014 en Russie, l'homme qui a mis à découvert le scandale de la NSA, s'est félicté dans un tweet de cette proposition. « Ce n'est pas un coup porté au gouvernement américain mais une main tendue par des amis. C'est une opportunité pour aller de l'avant », a-t-il également indiqué. « Les eurodéputés ont surmonté une pression énorme. »

Un rapport sur l'impact de l'arrêt du Safe Harbor avant la fin de l'année

Les eurodéputés ne se sont pas arrêtés en si bon chemin. Dans le cadre de leur session plénière consacrée aux questions de la surveillance de masse, ces derniers ont appelé la Commission européenne à « prendre immédiatement les mesures nécessaires pour assurer que toutes les données personnelles transférées vers les Etats-Unis sont sujettes à un niveau de protection effectif qui est essentiellement équivalente à celle garantie dans l'Union Européenne. ».

Mais ce n'est pas tout, puisque le Parlement invite la Commission à réfléchir immédiatement à des alternatives au Safe Harbor ainsi que sur « l'impact de cet arrêt sur le transfert des données personnelles aux Etats-Unis et de réaliser un rapport sur la question d'ici fin 2015 ». A noter enfin qu'une autre résolution votée par le Parlement réitère également l'appel à suspendre l'accord sur le programme de surveillance du financement du terrorisme, avec les Etats-Unis.