La SSII lyonnaise Sword a décidé de réduire les effectifs et les activités de sa filiale indienne, créée il y a à peine quatre ans. Les raisons de ce retour en arrière sont simples : « un directeur technique nous coûte 300 euros par jour en France, contre 216 euros en Inde. Cet écart est insuffisant pour justifier la délocalisation de nos salariés, d'autant plus que les coûts de management entraînés par l'éloignement de nos équipes est rédhibitoire », explique Jacques Mottard, PDG de Sword. La SSII prévoie l'embauche de 150 ingénieurs au sein de son siège lyonnais, ainsi que la création d'un centre de recherche et de développement en Grande-Bretagne. La filiale indienne restera, pour sa part, dédiée à des tâches répétitives et à faible valeur ajoutée, comme le contrôle à distance pour les compagnies d'assurance. Les effectifs seront progressivement réduits dans les mois à venir. Ce revirement d'orientation est à l'opposé de la stratégie adoptée par la plupart des autres grandes SSII, comme Atos Origin ou Cap Gemini, qui délocalisent volontiers vers les pays à moindre coût. Cap Gemini a, par exemple, récemment doublé ses effectifs en Inde (13.000 salariés à ce jour), grâce au rachat de diverses SSII de taille moyenne. Sword, spécialisée dans la GED (gestion électronique des documents) a réalisé un chiffre d'affaires de 142 millions d'euros en 2006, et prévoie 190 millions pour cette année.