- Une base de données européenne sur les vulnérabilités informatiques. En réponse au désengagement américain sur le programme CVE de Mitre, l’Union européenne a officiellement déployé ce jour l’European Vulnerability Database (EUVD), une base de données centralisée dédiée aux failles. Pilotée par l’Agence européenne pour la cybersécurité (ENISA), cette initiative s’inscrit dans le cadre de la directive NIS2, visant à renforcer la résilience numérique du continent. L’EUVD agrège en temps réel des informations sur les vulnérabilités critiques, leur exploitation active et les correctifs disponibles, via trois tableaux de bord distincts (voir illustration). Elle s’appuie sur des sources variées : équipes nationales de réponse aux incidents (CSIRT), éditeurs de logiciels et bases existantes comme le programme américain CVE, dont le financement a été récemment fragilisé. La vice-présidente de la Commission, Henna Virkkunen, y voit « une avancée majeure pour protéger nos espaces numériques ». Accessible au public, cette base s’adresse aux entreprises, États et chercheurs, consolidant l’écosystème européen de la cybersécurité. Ce projet renforce l’autonomie stratégique européenne, face aux incertitudes entourant les infrastructures étrangères. Toutefois, il suscite des craintes de fragmentation normative, avec l’émergence parallèle de référentiels régionaux (États-Unis et Chine). Pour limiter ce risque, l’EUVD reste compatible avec les identifiants CVE.
- Zendesk France compte supprimer 40 postes. Le Comité social et économique (CSE) de Zendesk France a vivement dénoncé, dans un communiqué, la suppression annoncée de 40 postes, soit près de 30 % des effectifs de la filiale française. Ce Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) toucherait principalement les équipes d’ingénierie, déjà fragilisées par plusieurs vagues de licenciements à l’international ces deux dernières années. Selon le CSE, cette décision s’inscrit dans une logique de réduction des coûts, amorcée depuis le rachat de Zendesk par les fonds d’investissement Hellman & Friedman et Permira. Les représentants du personnel estiment que ce plan n’est ni inévitable, ni économiquement justifié, et qu’il vise avant tout à accroître la rentabilité immédiate du groupe, au détriment des salariés. Cette restructuration marque, selon le CSE, une rupture profonde avec l’histoire et l’engagement technologique de Zendesk en France depuis l’acquisition de Bime Analytics en 2015.
- Ekinops renforce son offre cybersécurité avec le rachat d’Olfeo. Ekinops, spécialiste des solutions télécoms, acquiert Olfeo, éditeur français de logiciels de cybersécurité SSE (Security Service Edge), afin de constituer un leader européen du SASE. Fondé en 2003, avec aujourd’hui plus de 500 clients et un revenu récurrent annuel de 6,3 millions d’euros en 2024, Olfeo sécurise les accès internet des entreprises via des passerelles web filtrant les menaces (phishing, malwares) et contrôlant les usages à risque. Cette acquisition permet à Ekinops d’intégrer une brique logicielle clé dans son plan stratégique Bridge, visant à dominer les segments croissance des réseaux et de la sécurité cloud. En combinant sa technologie SD-WAN (gestion dynamique des réseaux) avec les solutions SSE d’Olfeo, le groupe propose désormais une offre SASE complète, un marché porté par la demande en infrastructures souveraines et sécurisées pour le télétravail ou l’IA. L’opération consolide aussi le positionnement européen d’Ekinops face aux géants américains, en capitalisant sur l’expertise française d’Olfeo en filtrage web et conformité RGPD. Didier Brédy, PDG d’Ekinops, souligne que cette « pépite technologique » accélère leur transition vers des revenus récurrents logiciels, cible clé pour une croissance à deux chiffres.
Commentaire