Le journalisme est-il une profession ? Pour Scooplive, un nouveau site arrivé mardi sur la toile, « nous sommes tous reporters ». Scooplive invite les particuliers à lui transmettre des photos ou vidéos d'un événement ou d'une célébrité afin de les vendre à des professionnels des médias. Le site, qui fonctionne sur le même mode qu'une agence de photo classique, prend une commission d'au moins 15% sur chaque transaction. Des événements récents comme le tsunami en décembre 2004 ou les attentats de Londres en juillet 2005 avaient permis la diffusion de documents de particuliers filmés par des caméscopes domestiques ou des téléphones portables. Scooplive passe cependant à l'échelon supérieur en proposant aux internautes non plus seulement d'apporter leurs images mais de créer une véritable communauté de reporters. Journalisme citoyen contre professionnels De telles ambitions posent inévitablement le problème de la place du journalisme citoyen face au journalisme professionnel sur Internet. Ce thème a animé de nombreux débats lors du Congrès qui réunissait les acteurs mondiaux de la presse à Moscou du 4 au 7 juin. Ce qui en ressort ? L'idée d'un compromis. Certains nouveaux médias, qui intègrent les lecteurs à leurs éditions, ont particulièrement retenu l'attention. Bluffton today , un journal local de Caroline du Sud, a été pris en exemple car il fournit à chacun de ses lecteurs un blog et un espace pour y publier leurs photos. Le travail des 18 journalistes du Bluffton est « d'interagir avec la communauté » car « les conversations de la communauté nourrissent celles des journalistes professionnels et vice versa » explique Steve Yelvington, vice-président du contenu et de la stratégie du groupe Morris. A la lumière de ces remarques, Scooplive apparaît bien comme une structure d'échanges entre particuliers et professionnels. Elle repose cependant sur le mode de l'échange marchand, un échange peu enclin à ouvrir le débat.