Du rêve à la réalité. Après avoir indiqué en 2017 travailler sur sa propre puce pour voitures autonomes, Tesla est finalement parvenu à ses fins en équipant ses derniers véhicules Model S, X et 3 de son FSDC - Full Self Driving Chip. Ce composant, dévoilé officiellement à l'occasion de la conférence Autonomy Day du constructeur américain ce lundi 22 avril 2019, a été présenté sobrement par Elon Musk, son CEO, comme étant tout simplement « la puce la plus puissante du monde ».

Sur le papier, les caractéristiques techniques ont en effet de quoi impressionner. Le « Neural Network Processor » de Tesla contient ainsi 6 milliards de transistors et embarque une puissance de calcul théorique de 72 billions d'opérations par seconde, portée à 144 TOPS avec redondance. Le gain de puissance annoncé par Tesla serait près de 7 fois supérieur à celui du précédent système basé sur une puce Nvidia, ce qui n'a pas manqué de faire réagir le constructeur informatique américain. « Tesla a été inexact en comparant la capacité de calcul de son système Full Self Driving de 144 TOPS avec celle de 21 TOPS du Nvidia Drive Xavier », a expliqué Nvidia dans un e-mail. « La comparaison correcte aurait été de l'effectuer avec AGX Pegasus qui délivre une puissance de calcul de 320 TOPS ». Concrètement, ce n'est cependant pas Tesla qui se charge de la fabrication de ce nouveau système de calcul, mais Samsung dans son usine d'Austin au Texas, le constructeur de voitures s'étant « contenté » de sa conception.

Le Lidar, technologie dépassée pour Elon Musk

Au-delà de la performance technique, Tesla a insisté fort logiquement sur la capacité en termes d'usage IA de son dernier composant en n'hésitant pas à le comparer à un cerveau humain. « La neige, les arbres, les chantiers de construction, les sacs en plastique qui volent au vent, etc., interagissent différemment et livrent des données différentes », a expliqué Andrej Karpathy, le directeur IA de Tesla, qui a fourni quelques explications sur la façon dont Tesla entrainait sa technologie de réseau neuronal. « Nous demandons à la flotte [de véhicules autonomes] de nous envoyer des données centrées sur un problème à résoudre, qui servent à renforcer le réseau de neurones. Les faux positifs et les faux négatifs sont ensuite analysés et utilisés pour le ré-entraînement. Chacun contribue à entraîner tout le temps le réseau ».

Avec sa technologie neuronale pour véhicule autonome, Tesla pense avoir trouvé le successeur au fameux LiDAR qui n'est plus pertinent aux yeux d'Elon Musk. « LiDAR est nul », a sèchement taclé le visionnaire au cours de sa présentation. « Nous allons jeter LiDAR, retenez bien mes mots. C’est ce que je prédis. LiDAR dans les voitures, c'est stupide ». Tesla mise gros sur sa technologie FSD qui devrait monter en puissance avec le volume de plus en plus important de données remontées des véhicules. « Nous nous attendons à ce que FSD soit prête d’ici au deuxième trimestre de l’année prochaine en mode conduite autonome », a prédit Elon Musk. Une échéance à observer du coin de l'oeil sans s'emballer tant on ne compte plus ses promesses faites et non respectées par le passé.