Avec la démission de Steve Jobs au poste de PDG d'Apple, Tim Cook, longtemps identifié comme «le gars des opérations » d'Apple, doit prouver qu'il est capable de diriger totalement l'entreprise. Un salarié de la firme de Cupertino nous a ainsi confié qu'il était l'homme qui avait industrialisé Apple. Le général en chef de l'armée qui a assuré la bonne marche de l'entreprise au coté d'un Steve Jobs visionnaire. Considéré par certains comme le successeur naturel de Steve Jobs, c'est lui qui, à son poste de directeur général, avait en charge les opérations commerciales et industrielles de l'entreprise au niveau mondial, y compris la gestion de sa chaîne d'approvisionnement, de services et de support.

Peut-être plus important encore, Tim Cook a déjà dirigé Apple, en 2004 et en 2009, quand Steve Jobs a du se mettre en congé maladie pour soigner son cancer, comme ça été le cas depuis le mois de janvier 2011. Mais il reste encore de nombreuses questions quant à sa capacité à maintenir l'esprit d'innovation incarné par le co-fondateur Steve Jobs, dont le style de gestion entêté a inspiré ses collaborateurs, et dont la vision a permis à l'entreprise d'être toujours en avance sur les tendances du marché. « Steve Jobs a toujours été le visionnaire d'Apple, et Tim Cook, « le gars des opérations ». C'est un bon dirigeant. Le problème peut se poser dans un ou deux ans, au moment où l'entreprise devra décider d'orientations qui ne sont pas visibles aujourd'hui, » a déclaré Roger Kay, président d'Endpoint Technologies Associates.

Steve Jobs, toujours dans l'ombre de Tim Cook

En tout cas, Steve Jobs reste chez Apple comme Président du Conseil d'Administration, au moins pour l'instant, et il restera impliqué dans la conception et les décisions concernant les produits, du mieux qu'il pourra. « Steve Jobs reste président du conseil d'administration d'Apple, de sorte que vous parlez de quelqu'un qui va continuer à avoir une influence sur les produits Apple dans les années à venir, » a déclaré Michael Gartenberg, analyste chez Gartner. Mais on sait peu de choses sur l'état de santé de l'ancien CEO d'Apple, et dans la lettre qu'il a adressée aux salariés mercredi, celui-ci laisse penser que son rôle sera moins important dans l'avenir. « J'ai toujours dit que, si jamais, le jour venait où je ne pourrais plus assumer mes obligations et mes fonctions au poste de PDG d'Apple, je serais le premier à vous le faire savoir. Malheureusement, ce jour est arrivé, » écrit-il dans sa lettre.



« La force de Steve Jobs a été de voir les marchés avant qu'ils n'existent, comme ça a été le cas pour les tablettes tactiles. Et il a peut-être prévu une foule de produits pour qu'Apple continue à réussir, » fait remarquer Roger Kay. Tim Cook a été clairement son premier choix comme successeur à la tête de l'entreprise. Il a « fortement recommandé » au conseil de le nommer à ce poste, comme il le dit dans sa lettre aux salariés.

Une position très forte sur presque tous ses marchés

Avec l'iPad, Apple est dans une position quasi indétrônable sur le marché des tablettes, et en forte position sur celui des smartphones avec l'iPhone. Il faudrait vraiment que Tim Cook prenne de très mauvaises décisions pour mettre l'entreprise en difficulté. Et il est peu probable que cela arrive, comme l'estiment les analystes. « Apple, ce n'est pas non plus  que Steve Jobs: c'est aussi des équipes au design et au marketing qui ont contribué à lancer des produits qui ont eu du succès, » a déclaré Michael Gartenberg. Parmi eux, Jonathan Ive, senior vice président du design industriel, à qui Apple doit l'iMac, l'iPhone, l'iPad et l'iPod.

En tant que Chief Operating Officer, Tim Cook a également dirigé la division Mac d'Apple. C'est également lui qui a restructuré le commerce de détail de l'entreprise avec la mise en place des boutiques Apple. Avant de rejoindre Apple en 1998, Tim Cook était vice-président chargé de la production et de l'approvisionnement chez Compaq. « Tim Cook peut ne pas égaler Jobs dans sa capacité créatrice, mais il est la meilleure personne pour relier toutes les composantes d'Apple, » ajoute l'analyste de Gartner « Il faut, à la barre, une personne capable de poursuivre les opérations, » a-t-il déclaré.

Crédit photo : Apple