Dans les années 2010, l'arrivée de nouveaux acteurs aux modèles entièrement basés sur des plateformes numériques change complètement la relation avec les clients finaux. Le digital rebat les cartes, et aucun secteur d'activité n'y échappe. Toutes les entreprises, hormis celles nées avec cette culture, se retrouvent confrontées aux mêmes choix : se transformer, ou prendre le risque de se faire tôt ou tard devancer par un concurrent qu'elles n'auraient pas vu venir. Face à ces concurrents agiles, qui disposent d'une connaissance privilégiée sur les attentes des clients et savent la mettre à profit, la transformation digitale est alors sur toutes les lèvres. À cette époque, la plupart des grands groupes (pour ne pas dire tous), lancent des initiatives visant à digitaliser leur organisation. En 2020, où en est-on ? Avec le recul, quels sont réellement les facteurs qui comptent pour le succès ?

Dans des entreprises d'envergure internationale, établies de longue date, la transformation digitale se heurtait à différents obstacles : une culture interne façonnée par l'histoire, la présence de silos organisationnels, un legacy important, des facteurs d'échelle qui compliquent la mise en place de démarches agiles... Autant de défis que ces organisations ont dû surmonter pour pouvoir opérer leur mutation. Ce dossier revient sur les parcours de quatre d'entre elles : Michelin, Bosch, Adeo et Edenred.

Transformation digitale ou numérique : de quoi parle-t-on ?

Avant d'entrer dans le coeur du sujet, il convient de préciser quelques fondamentaux. Dans un billet récemment publié sur son blog personnel, Yves Caseau, auteur de plusieurs livres sur l'architecture organisationnelle, par ailleurs DSI du groupe Michelin, présente deux ouvrages consacrés à la transformation digitale. Il reprend à cette occasion une distinction entre la transformation digitale et numérique, établie par les auteurs de « Designed for Digital : How to Architect Your Business for Sustained Success ». Pour ces derniers, la transformation numérique consiste à utiliser la technologie pour optimiser l'efficacité opérationnelle de l'entreprise, tandis que la transformation digitale cherche à créer de la valeur pour les clients, en mettant la technologie au service de l'offre. « La transformation digitale n'est pas la numérisation de l'entreprise, c'est une transformation stratégique qui s'ajoute à la nécessaire optimisation par le numérique », écrit Yves Caseau.

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