Qu'il s'agisse de Bosch, Michelin, Adeo ou Edenred, les quatre entreprises étudiées partagent toutes une conviction : les données forment le moteur de la transformation. « Il faut comprendre pour agir, sinon on navigue au doigt mouillé », prévient Franck Cazenave, Directeur de la transformation digitale Villes et Immobilier chez Bosch France. « La transformation digitale commence par savoir ce qui se passe. Ce sont les données qui permettent de faire la jonction entre le monde physique et digital. Une fois que les données sont disponibles, on peut faire des analyses, et une fois qu'on dispose de ces analyses, la prise de décision devient possible. » Dans cette optique, Bosch a par exemple équipé le magasin d'un client de capteurs pour compter le nombre de passages devant chaque produit. « Nous croisons les données collectées avec le chiffre d'affaires par produit. Cela permet d'identifier des produits stars et d'autres qui fonctionnent moins bien, et de réagencer le magasin en fonction de ces informations. Une fois ces changements effectués, les données permettent de vérifier si elles ont un impact sur le CA et le parcours des clients. C'est une démarche de test & learn : l'entreprise essaye, apprends puis change. »

Chez Edenred, le passage au digital a permis d'acquérir une visibilité sur les utilisateurs finaux, auparavant impossible. Le groupe s'est ensuite servi de cette connaissance pour créer de nouveaux services. « Nous avons plus de 800 000 clients dans le monde, 1,6 million de partenaires et 45 millions d'utilisateurs. Avant le digital, nous ne connaissions pas ces utilisateurs », raconte Konstantinos Voyiatzis, directeur scientifique du groupe. « Maintenant, nous avons une application mobile qui leur est destinée, qui leur montre le type de restaurants autour d'eux, fournit des données sur leur consommation, affiche leur solde, leur permet de recevoir des promotions, et dans certains pays de réserver une table et payer sa consommation. » Les données transactionnelles ainsi collectées représentent une source d'information précieuse pour le groupe, qui après les avoir anonymisées les exploite pour proposer des services aux restaurateurs. « Nous pouvons indiquer le nombre de clients potentiels autour de leur établissement, les statistiques de fréquentation par heure, les types de menus choisis par les clients », décrit le directeur scientifique.

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