Selon Max Wolff, consultant spécialisé dans les marchés et les introductions en bourse travaillant chez Greencrest Capital, Twitter est aujourd'hui évalué 11 milliards de dollars en cas d'introduction en bourse (IPO en anglais ou Initial Public Offering) en 2014. Cela indique que le site de micro-blogging a retrouvé la valeur perdue lors de l'introduction en bourse chaotique de Facebook en 2012, laquelle avait fait tomber la valeur de Twitter à 9 milliards de dollars.

Cependant, l'analyste de Greencrest a reconnu dans une interview à Forbes que le calcul de la valeur d'une entreprise sur la base des transactions réalisées sur les marchés secondaires était un « processus très compliqué et relativement opaque ». Selon M. Wolff, les spéculations sur un éventuel rachat de Twitter par Apple ont aussi contribué à stimuler la valorisation du site de micro-blogging. « Cela dit, la valeur de Twitter monte depuis l'introduction en bourse de Facebook et elle se rapproche maintenant des 11 milliards de dollars. C'est assez logique. Elle accompagne l'augmentation du nombre d'utilisateurs et prend en compte les efforts de monétisation qui commencent à donner des résultats. Ils laissent envisager une bonne année 2013 pour Twitter », a ainsi déclaré Max Wolff. Twitter n'a toujours pas annoncé à quel moment il avait l'intention de réaliser son introduction en bourse. L'an dernier, le cofondateur du réseau social, Jack Dorsey, avait déclaré que l'introduction en bourse de Twitter aurait lieu « quand nous estimerons que l'entreprise est prête ».

Un business model à stabiliser avant l'IPO 

Pour Robert Marcus, CEO de QuantumWave Capital, une banque d'investissement pour les jeunes startups technologiques, l'introduction en bourse de Twitter soulève de sérieuses questions quant à la logique de l'ouverture du capital de ces entreprises. « Nous avons déjà vu comment, en moins de 48 heures, l'introduction en bourse de Facebook a tourné à la débâcle, avec une introduction en bourse de 45 dollars par action dégringolant à 19 dollars. Alors que les premiers investisseurs et les gestionnaires ont réalisé d'énormes profits, le public, qui devait être le bénéficiaire de l'IPO, a souffert », a-t-il déclaré. « Malgré leur succès en terme d'adoption par les utilisateurs, Twitter, autant que Facebook, est confronté à des défis importants comme la monétisation et le développement d'un modèle économique durable, en particulier sur mobile ». Selon Robert Marcus, « la dernière chose dont Twitter a besoin, c'est d'une introduction en bourse. L'entreprise devrait d'abord être stabilisée et devrait assurer sa croissance sur sa propre capacité organique à générer des revenus ».

Une étude récente réalisée par le groupe d'Audit et de Conseil Grant Thornton a révélé que l'introduction en bourse d'entreprises technologiques, au moins au Royaume-Uni, serait rare en 2013. Malgré les efforts déployés par la Bourse de Londres pour encourager davantage d'entreprises technologiques à entrer en bourse, moins d'un professionnel du capital-investissement sur dix estime qu'une IPO est une option crédible pour les entreprises technologiques au cours des 12 prochains mois. Cependant, le cabinet M&A Magister Advisors estime qu'en 2013, au moins une entreprise européenne dont l'activité concerne les technologies de nouvelle génération pourra atteindre la valeur de 1 milliard de dollars par un rachat, une introduction en bourse ou une levée de fonds.

L'Internet mobile attire encore les capitaux 

Selon Victor Basta, directeur général de Magister Advisors, voilà plusieurs années que le secteur se prépare à cet objectif. En Europe, les ventes d'entreprises financées par du capital-risque ont atteint un point culminant en 2009-2010, représentant une valeur de 15 milliards de dollars environ contre 30 milliards de dollars aux États-Unis. Selon Robert Marcus, l'Internet mobile va encore donner lieu à des valorisations irrationnelles. En l'espace de 12 mois, ce secteur a été marqué « simultanément par une bulle et une antibulle spéculative » distribuée ente différents groupes d'entreprises, et par « une période d'hyperinflation suivie d'une période d'hyperdéflation » pour la plupart des entreprises leader.