Fin 2016, le bras de fer entre Uber et l’Etat de Californie a fourni l’un des feuilletons à rebondissement de la semaine de Noël. Refusant de se soumettre aux demandes des autorités locales pour obtenir le permis de tester ses voitures autonomes à San Francisco, Uber avait très ouvertement expédié celles-ci en Arizona pour esquiver une action en justice de l’Etat de Californie. Il va pouvoir y retourner. Depuis hier, la plateforme de mise en relation avec des chauffeurs privés pour des trajets urbains figure parmi les 20 entreprises (incluant Waymo la filiale d'Alphabet, Tesla et le Chinois Baidu) qui bénéficient d’une autorisation pour tester des véhicules autonomes à San Francisco.

La reprise des tests reflète un changement notable dans la position d’Uber. En décembre, il soutenait que ses voitures autonomes n’avaient pas besoin de cette autorisation car les règles s’appliquaient aux véhicules capables de fonctionner sans conducteur pour les contrôler, alors que les siennes n’étaient pas encore prêtes pour rouler sans opérateur. Uber a démarré ses premiers tests à Pittsburgh en septembre 2016 et voulait les poursuivre à San Francisco, mais le DMV (Department of Motor Vehicle's), service de l’Etat chargé d’enregistrer les véhicules motorisés, l’avait alors sommé de retirer ses Volvo XC90 des rues de la ville en le menaçant de poursuites s’il ne déposait pas une demande pour acquérir un permis adapté, facturé 150 $. Après un premier refus, Uber a ensuite indiqué qu’il travaillerait avec les régulateurs pour obtenir le permis approprié. 

Uber s'explique sur la fonction Greyball

Dans le cadre de ses nouveaux tests, les voitures d’Uber ne transporteront pas de passagers, a précisé une porte-parole de la société contrairement à ce qui avait été dit en décembre. Uber avait alors dit qu'il pourrait mettre en relation un client ayant demandé une course uberX à San Francisco avec une voiture autonome s’il y en avait une de disponible. La porte-parole n’a pas précisé quand les tests allaient reprendre dans la baie.

Ce mercredi, Uber a également indiqué aux régulateurs qu’il interdirait l’utilisation de sa technologie greyballing. L’outil Greyball fourni une vue modifiée de l’app dans de nombreux pays, en tronquant certaines informations, ce qui empêchait les services officiels de faire des recherches dans les courses, comme l’a rapporté le New York Times. Cette révélation a obligé Uber à s'expliquer sur Greyball. Dans un billet, la plateforme explique que l'outil lui servait en fait à tester de nouvelles fonctionnalités.