"Les doctorants en informatique américains effectuent, deux ou trois fois pendant leur doctorat, un stage de trois mois dans un laboratoire ou une entreprise. Non sans résultats. Les perspectives et l'expérience du doctorant s'enrichissent, et l'entreprise peut tenter des expériences innovantes sans grand risque. Les deux s'habituent en douceur l'un à l'autre", constate Marc Shapiro, directeur de recherche à l'Inria. C'est une des pistes de réflexion que suggèrent les professionnels de la recherche systèmes (OS, systèmes embarqués, distribués, etc), membres de la société savante Eurosys, dans un livre blanc qui reprend les points forts et, surtout, les faiblesses de la position européenne dans ce domaine. Au premier rang desquelles l'isolement des chercheurs, le manque d'encouragement à jeter des passerelles entre le monde académique et celui de l'entreprise, et la difficulté qu'ont les institutions du Vieux Continent à accompagner l'interaction entre recherche publique et R&D, et à en faire le creuset de conditions de carrière attrayantes. Parallèlement, les premiers pas des pôles de compétitivité liés aux technologies (NTIC) sur la voie de partenariats européens en R&D apportent un début de réponse concrète à ce constat. Comme en témoignera, ce 29 juin à Saint-Quentin-en Yvelines, la première convention du pôle Systematic (un an d'existence), avec, notamment, la signature d'un accord de partenariat avec le cluster allemand SafeTRANS qui s'inscrit dans le cadre du programme EICOSE (European Institute for Complex & Safety Critical Embedded Systems Engineering). Un programme auquel est également associé le pôle Aerospace Valley (Toulouse, Aquitaine) pour la conception et le développement de systèmes embarqués critiques pour les transports.