Comment actualiser l'une de ces consoles que l'on utilise couramment en Inde avec un téléviseur et que l'on peut dénicher pour moins de 12 dollars dans la rue, afin de la mettre au niveau des exigences technologiques actuelles, en lui ajoutant notamment un accès à Internet. C'est le défi que se sont lancés un groupe d'étudiants de troisième cycle et de designers qui viennent de présenter leur projet à l'International Development Design Summit, rencontre annuelle organisée sur le campus américain du MIT (Massachusetts Institute of Technology). L'un de ces étudiants, Derek Lomas, a découvert par hasard l'un de ces ordinateurs, estampillé Victor-70, alors qu'il travaillait en Inde au début de l'année. Il s'agit d'un système à processeur 8 bit qui s'approche beaucoup de la NES, la console originale de Nintendo lancée en 1985 (connue aussi sous le nom de Famicom au Japon), au point d'accepter ses cartouches externes. La NES utilisait un processeur 8 bit à 1,78 MHz, 2 Ko de mémoire vidéo et elle affichait 256 x 240 pixels en 25 couleurs. Le langage Basic en héritage Très populaire jusqu'au début des années 1990, la NES s'est vendue à quelque 62 millions d'exemplaires dans le monde et elle a suscité de nombreuses imitations, souvent fabriquées en Chine, sans licence. Le Victor-70 est l'un de ces clones. Comme son modèle, il reçoit des cartouches, mais contrairement à la NES, qui se présentait sous la forme d'un boîtier gris, c'est dans son clavier qu'il recèle processeur, mémoire et autres composants. L'objectif de Derek Lomas et de ses coéquipiers est de s'appuyer sur cette base pour concevoir un ordinateur à très bas coût. Le Victor-70, et d'autres modèles du même genre, sont plutôt proposés en ligne par les revendeurs indiens aux alentours de 24 dollars. L'étudiant, qui a pris la parole lundi à l'International Development Design Summit du MIT, note que le Victor bénéficie du vaste catalogue associé à la NES, et notamment du langage de programmation Basic. Quant au fait que ces clones aient été fabriqués sans licence, Derek Lomas suggère que cela peut ne plus poser de problèmes dans la mesure où la validité des licences américaines court sur vingt ans. Rappelons que c'est aussi dans le cadre du MIT qu'a démarré l'aventure de l'OLPC (One Laptop Per Child ).