Le cloud est une expression à la mode souvent invoquée par les entreprises offrant des services informatiques dans leurs propres centres de données. Des sociétés comme Google, Microsoft et IBM ont été agressive sur cette technologie. Cependant, ce concept entraîne certaines questions sur la vie privée et la sécurité qui n'ont pas fait l'objet d'études approfondies. Les sujets sont pourtant variés, cadre réglementaire et juridique, mais aussi des questions techniques sur la sécurisation des données stockées à distance.

Le projet européen, appelé « Trustworthy Clouds » ou TClouds, « se penchera sur ces questions d'ordre juridique », a déclaré Christian Cachin, un informaticien spécialisé de sécurité et de cryptographie de recherche IBM de Zurich. Big Blue pilotera le projet, qui comprend également plus une douzaine d'autres entreprises et organismes de recherche. L'U.E débloque 7,5 millions d'euros pour TClouds, dont 3 millions en provenance des entreprises et des organisations. Sur le plan technique, TClouds travaillera sur l'élaboration de meilleurs outils de confidentialité via des protocoles de partage de données entre deux sociétés fournissant un service de cloud. Il concerne aussi la mise en place de standard en matière de sécurité et la création d'API ouvertes.


Une recherche fondamentale, mais variée

Les différents résultats de ces recherches seront publiés et les normes proposées pourront éventuellement être utilisées dans des logiciels. Pour autant, Christian Cachin a déclaré « il faudra attendre au moins une décennie pour que ce projet trouve sa traduction dans un produit, car les travaux réalisés s'apparentent à de la recherche fondamentale ».

Les chercheurs travailleront sur deux scénarios pour voir s'il est possible d'offrir un niveau de sécurité et de fiabilité pour le cloud computing. Un de ces projets impliquera Energias, un fournisseur d'énergie portugais et EFACEC, une société qui fournit l'infrastructure du réseau électrique, également basé au Portugal. TClouds étudiera comment un système conçu pour contrôler efficacement un réseau d'éclairage public peut être migré vers le cloud.

Le deuxième pilote se concentrera sur les soins de santé et impliquera l'hôpital San Raffaele de Milan. Les chercheurs chercheront à savoir s'il est possible de surveiller à distance et de diagnostiquer les patients chez eux, avec des données stockées dans le cloud et consultées par les patients, les médecins et les pharmaciens. L'objectif est de voir si cela entraîne une réduction des coûts des soins de santé, tout en préservant la confidentialité des patients.