Le sénateur américain Al Franken a décidé d'enquêter sur la politique de confidentialité de LG et Samsung Electronics associée aux technologies de reconnaissance vocale utilisées dans leurs TV connectées. Cette action a été lancée après la publication de certains articles de presse qui reprochaient à la Smart TV de collecter des données issues des commandes vocales et de les transmettre à un service tiers. Dans des courriers adressés à Gregory Lee, CEO de Samsung pour l'Amérique du Nord, et à William Cho, PDG de LG aux Etats-Unis, le sénateur démocrate du Minnesota a demandé s'il était vraiment nécessaire de récupérer les conversations personnelles des utilisateurs pour exploiter la fonction de reconnaissance vocale de leurs équipements. « Si ces communications sont inutilement récupérées en plus des commandes vocales, est-il possible d'extraire les données avant leur transmission à un service tiers ? », demande le sénateur Franken. Dans un courriel, Samsung a répondu qu'il « soutenait l'engagement du parlementaire sur la vie privée des consommateurs et souhaitait répondre à ses demandes sur la fonction de reconnaissance vocale de sa Smart TV ».

Une politique manquant cruellement de clarté

La politique de confidentialité associée à la Smart TV de Samsung avertit ni plus ni moins les utilisateurs que leurs paroles ou d'éventuelles informations confidentielles prononcées se trouveront parmi les données enregistrées et transmises à un prestataire lors de l'utilisation de la reconnaissance vocale. Dans sa lettre adressée à LG, le sénateur Franken a estimé que, sur ce point, la politique de l'entreprise n'est pas claire. Suite à cette controverse, Samsung a déclaré cette semaine que sa Smart TV collectait les commandes vocales uniquement si l'utilisateur lançait « une recherche spécifique sur la Smart TV en cliquant sur le bouton d'activation, soit sur la télécommande ou sur l'écran, et en parlant dans le microphone de la télécommande ». Les commandes vocales interactives sont traitées par un  fournisseur externe, Nuance Communications pour la transcription de la parole en texte (speech-to-text), a précisé le constructeur coréen. « Vous pouvez désactiver la collecte de données de reconnaissance vocale à tout moment en vous rendant dans le menu Paramètres, précise Samsung en prévenant que cela peut empêcher d'utiliser certaines des fonctionnalités de reconnaissance vocale. 

Le sénateur Franken, qui est par ailleurs membre du sous-comité sénatorial Vie privée, technologie et loi, a demandé à Samsung et LG s'ils partageaient des données vocales avec d'autres fournisseurs tiers pour un tout autre but. Il a également souhaité savoir si des restrictions avaient été mises en place ou s'il était possible de contrôler la façon dont des services tiers pouvaient utiliser, vendre, partager, conserver ou protéger des données vocales. Le sénateur américain a aussi voulu savoir si Samsung et LG partageaient ou commercialisaient des données sur les habitudes des consommateurs à des tiers. Enfin, il a demandé aux deux entreprises si les utilisateurs pouvaient interrompre cette surveillance.