Le spam peut rapporter gros à ceux qui en sont les auteurs. Notamment de fort rondelettes peines de prison. C'est ce qui vient d'échoir à Robert Soloway, qui a été condamné par la justice américaine à 47 mois d'emprisonnement. En plus de ses activités de pourrielleur, le cyber-délinquant comparaissait pour évasion fiscale. Il rejoint, au palmarès des spammeurs les plus actifs, Jeremy Jaynes et Adam Vitale, respectivement enfermés pour neuf et deux ans. Le juge s'est pourtant montré clément en ne suivant pas les réquisitions du procureur. Celui-ci réclamait une peine supérieure à celles dont ont hérité les deux prédécesseurs de Robert Soloway. Sept à neuf ans derrière les barreaux semblaient plus appropriés, aux yeux du ministère public, en raison du degré de « malveillance, des techniques de harcèlement, du nombre de spams » dont le condamné est l'auteur. Pour son avocat, en revanche, la sanction est trop sévère : le détenu n'a endommagé aucun ordinateur avec ses pourriels, n'a jamais expédié de code malicieux, ni dirigé ses destinataires vers des sites pornographiques. En somme, selon le barreau, Robert Soloway est un gentil spammeur. Des arguments qui n'ont pas ému la Cour, qui a tenu à faire de ce cas un exemple qu'elle espère dissuasif. Surtout, les juges ont basé leur condamnation sur le passif du serial-spammeur, comme le suggérait le procureur : « cet individu a refusé de mettre fin à sa conduite délictueuse, n'a pas tenu compte de deux jugements au civil et d'une injonction prononcée par un juge américain. La manière la plus efficace d'arrêter Soloway est une longue peine de prison. » Le coupable, tout penaud, reconnut, avant de partir vers les geôles, que « nul n'est à blamer, sauf [lui]. »