« Le site est actuellement en maintenance » ou « 504 portail expiré ». Tels sont les messages qui s'affichent en lieu et place du site web de l'Assemblée nationale depuis ce lundi matin. Les services de cette institution ont indiqué à nos confrères de France Info faire « face à un excès de requêtes qui paralyse le site ». Cette attaque par déni de service distribué (DDoS) aurait été revendiquée par le groupe de hackers pro-russes NoName057(16) sur sa chaîne Telegram. A noter que les systèmes d'information de l'Assemblée nationale ne sont pas touchés et que cette attaque ne paralyse donc pas ses activités.

« Nous avons décidé de réitérer notre action en France, où les protestations contre Macron, qui a décidé de se moquer des Français et continue de "satisfaire" les néo-nazis ukrainiens, sont toujours aussi vives. Pour commencer, le site de l'Assemblée nationale française est tombé en panne », a indiqué ce cybergang. Par réitérer, le groupe fait référence à de précédentes attaques. Ce même groupe avait en effet ciblé la France pendant un discours de Vladimir Poutine le mois dernier. Plusieurs sites d’agences étatiques avaient aussi été visées, dont celui du CNES. NoName057(16) indique également s'attribuer le piratage du site web du Sénat qui, lui fonctionne cependant bien.

Hausse de 300 % des cyberattaques russes entre 2020 et 2022

Si plusieurs experts, dont le directeur technique de la cyberdéfense chez Thalès Ivan Fontarensky interrogé par l'AFP, ont validé cette attribution, les services de l'Assemblée nationale indiquent qu' « à ce stade on ne peut pas confirmer de notre côté qu'il s'agit d'une attaque russe mais les services travaillent à une identification ».

Selon le dernier rapport du groupe d'analyse des menaces (TAG) de Google de février 2023, les cyberattaques russes ont augmenté de 300 % dans les pays de l’OTAN en 2022 par rapport à 2020, et de 250 % en Ukraine. Depuis le 1er janvier, le site web dédié à l'actualité informatique Zataz a repéré des dizaines d’attaques contre la Lituanie, l’Italie, la Pologne, l’Estonie, le Danemark, la République Tchèque, l’Ukraine, ou encore l’Allemagne. De son côté, Avast a trouvé après une enquête menée entre juin et septembre dernier que NoName057(16) a participé à des attaques DDoS contre des entreprises ukrainiennes dont seulement 40 % ont atteint leur objectif.