La circulation des documents classifiés sur Internet pose un risque « très grave pour la sécurité nationale des Etats-Unis et peut potentiellement alimenter la désinformation », a indiqué un porte-parole du département de la Défense américain. Face au spectre de l’affaire Wikileaks et Snowden, le Pentagone a diligenté une enquête « sur la façon dont cela est arrivé, ainsi que l’ampleur du problème », souligne-t-il et d’ajouter que, « des mesures ont été prises pour analyser la manière dont ce type d'information a été distribué et à qui ».

En fin de semaine dernière, le New York Times faisait état de documents sensibles disponibles sur plusieurs sites, concernant notamment des informations liées à la guerre en Ukraine. Plusieurs versions de ces documents ont circulé tout d’abord sur un serveur Discord sur Minecraft, puis sur un groupe de discussions sur le forum 4chan, et ensuite sur Twitter et Telegram. Le Pentagone s’efforce de supprimer ces données confidentielles sur les différents sites et messageries.

Des documents liés à la guerre en Ukraine et l’espionnage d’alliés contesté

Parmi les informations publiées, il y a les plans de l’Otan et des Etats-Unis pour renforcer l’armée ukrainienne. Datant de début mars, les documents indiquent le nombre de victimes qui varient en fonction des versions publiées. Une semble avoir été modifiée pour minimiser les pertes russes et augmenter les victimes ukrainiennes. D’autres éléments portent sur des fronts spécifiques comme Bakhmout ou Karkhiv et Kherson. Des informations précieuses pour les autorités russes, imposant au gouvernement ukrainien de revoir ses plans militaires, indique CNN.

La fuite comprend par ailleurs des données sur l’espionnage des Américains sur leurs alliés comme Israël. Une des notes montre que le Mossad, service secret israélien, aurait encouragé le personnel de l’agence et les citoyens à manifester contre la réforme judiciaire voulue par le gouvernement. Ce dernier a qualifié de « mensonger et sans fondement » ces accusations. Autre pays mis en avant, la Corée du Sud frileuse sur le soutien de la guerre en Ukraine a subi une forte pression des Etats-Unis pour s’engager. Le service de communication du président Yoon Suk-Yeol a rapidement réagi en déclarant que l’alliance avec les Etats-Unis restait forte.