"Larry [Page] et Sergey [Brin] ont fondé Google car ils voulaient aider à résoudre les grands problèmes du monde grâce aux technologies. L'un de ces problèmes sur lequel nous travaillons aujourd'hui est la sécurité routière et l'efficacité des véhicules. Notre but est d'aider à diminuer le nombre d'accidents, libérer du temps libre pour les conducteurs, et réduire les émissions de CO2 en changeant fondamentalement la manière d'utiliser la voiture", explique Google dans son communiqué.

Cette "Google car", dont quelques exemplaires ont été réalisés sur la base de Toyota Prius et Audi TT, s'équipe d'équipements de pointe : radars, capteurs sensoriels, caméras vidéo, système GPS en 3D, télémètre laser, etc. Tout cet arsenal est capable d'analyser l'environnement routier, et d'adapter la conduite en fonction du trafic, de la signalisation et du danger induit par la présence d'autres véhicules. Ces véhicules expérimentaux ont parcouru un total de 140.000 miles (225.000 km) sur les routes de Californie, ralliant le siège de Google à Mountain View à Santa Monica, en passant notamment par le lac Tahoe, Hollywood Boulevard à Los Angeles ou le Golden Gate bridge de San Francisco.

Des prototypes testés en conditions réelles

Selon un journaliste du New York Times, qui a pu monter à bord de l'un des véhicules, la "Google car" a parfaitement respecté la signalisation routière (arrêt aux feux tricolores, limitation de vitesse, etc.), tout en s'insérant correctement dans le trafic urbain et autoroutier. Le conducteur installé derrière le volant, ne serait intervenu que de manière occasionnelle. Un seul incident n'est à déplorer, lorsqu'une voiture de Google, arrêtée à un feu, a été percutée par l'arrière par un autre véhicule.

Pour réaliser ce projet, Google indique travailler en étroite collaboration avec les meilleurs ingénieurs du DARPA Challenge, une course de voitures autonomes organisée chaque année par le ministère américain de la Défense. La firme de Mountain View souligne que son projet n'en est encore qu'au stade de l'expérimentation et qu'il souhaite donner un aperçu sur la mobilité du futur. Le New York Times précise qu'il faudra encore attendre au moins huit ans avant de voir débarquer sur les routes les premières voitures autonomes de série.

L'idée d'une voiture sans conducteur n'est pas neuve. Plusieurs grands constructeurs se penchent sur des systèmes intelligents où les voitures seraient capables de communiquer entre elles afin de garantir une sécurité presque absolue. Certains véhicules, de marque Opel, Volvo, Mercedes ou encore Audi, peuvent dès à présent s'équiper en option de dispositifs permettant de reconnaître les panneaux de signalisation, le marquage au sol, ou les piétons la nuit. Ces systèmes ont toutefois vocation à assister le conducteur, et non pas à le remplacer.