Depuis 2010, régulièrement, la Google Car revient dans l'actualité. Lancé par Sebastian Thrun et aujourd'hui piloté par Anthony Levandowski, le projet repose sur un véhicule ordinaire équipé d'un système de pilotage automatique permettant de se passer de l'intervention d'un conducteur humain. Ce système de pilotage repose sur un lidar (télémètre laser), une caméra, des radars, un récepteur GPS et des capteurs sur les roues motrices. Si, pour beaucoup, la généralisation d'un tel véhicule relève de la pure science-fiction, ce n'est pas l'avis de Pierre Audoin Consultant (PAC). Ce cabinet estime au contraire que « les solutions de conduite connectée vont sans doute devenir l'un des principaux moteurs d'activité de l'industrie automobile à l'avenir ».

Selon PAC, pour les trois quarts des constructeurs d'automobiles européens, les véhicules connectés, au sens large, représentent une stratégie à long terme dont la réussite sera déterminante sur leur succès dans les années à venir. Et la quasi-totalité de ces mêmes constructeurs travaillent sur des solutions de conduite connectée pouvant aller jusqu'au véhicule autonome. L'automobile devrait donc se positionner comme un produit type et courant de l'Internet des Objets. La première génération de véhicules connectée est déjà derrière nous. La « deuxième vague » commence à déferler avec des services centrés sur le divertissement mais aussi l'assistance à la conduite (préliminaire au véhicule autonome) via les informations sur le milieu environnant. Des services autour de la sécurité et de l'après-vente devraient également se généraliser.

Une exigence des consommateurs

Si la quasi-totalité des constructeurs considèrent que les consommateurs exigeront des véhicules connectés, ils sont pratiquement autant à estimer que les services proposés autour seront des sources complémentaires de revenus. Cette connectivité deviendra donc un axe de l'évolution du marché et un élément clé de différenciation. Les principales difficultés relèveront de l'intégration du véhicule connecté. Ce seront des défis d'abord technologiques, avec la nécessité d'intégrer l'objet automobile dans des systèmes d'information ou de permettre à l'automobile d'intégrer des données issues de systèmes tiers. La standardisation des échanges sera notamment essentielle à cette fin. Mais la difficulté de définir les modèles économiques et la répartition des revenus n'est pas à négliger. Enfin, les considérations juridiques (données personnelles, propriété des données générées ou échangées...) seront également à prendre en compte.
Le rôle des équipementiers sera évidemment crucial.