Le DSI de Veolia, Jean-Christophe Laissy, a annoncé la conclusion d’un ambitieux projet informatique pour la société spécialisée dans le traitement des eaux et et l’énergie (ex Compagnie Générale des Eaux). Il s’agit de passer à une entreprise sans datacenter, et plus précisément de transférer toutes les ressources IT dans le cloud d’AWS. C’est un des marottes des consultants qui expliquent aux entreprises qu’elles doivent se concentrer sur leur cœur de métier et déléguer à des spécialistes la gestion de leurs ressources IT. On assiste en fait à une forme d’infogérance mais avec la souplesse et la redondance du cloud public.

Jean-Christophe Laissy explique dans un poste sur Linkedin qu’ « en simplifiant et en automatisant les couches d’infrastructures, le cloud nous oblige tous et à tous les niveaux à monter d’un cran dans la chaîne de valeur. Un administrateur système n’est plus responsable d’effectuer des taches unitaires en production, il va développer les scripts qui permettent de diagnostiquer et de réparer automatiquement une application, parfois même en anticipant le problème avant qu’il ne survienne ». Le meilleur des mondes IT pour résumer. En se débarrassant des couches matérielles historiques, Veolia devient un des premiers grands groupes français – si on excepte les fromageries Bel qui ont énormément misé sur Salesforce – à basculer ses ressources informatiques chez le fournisseur américain qui vient d’ouvrir des datacenters en France pour répondre aux besoins hexagonaux. « Trois ans après nos premiers pilotes, le travail réalisé par tous les collaborateurs permet à Veolia d’être aujourd’hui en France le premier groupe du CAC 40 « datacenter-less », conclut le CIO de l’entreprise dans son post. Un transfert qui a un coût, les tarifs d’AWS sont particulièrement costaux quand on considère les options. Et ce point n’est pas abordé par le CIO.

Cette annonce intervient alors que Veolia prépare un nouveau plan social - après celui de juin 2016 - qui prévoit la suppression de 572 postes sur trois ans avec des départs en préretraite et des départs volontaires pour commencer. Des départs contraints ne sont pas exclus si les objectifs ne sont pas atteints.