« Microsoft est déterminé à travailler avec la communauté pour résoudre les problèmes actuels entre Hyper-V et OpenStack », explique la firme de Redmond dans un communiqué. Ce commentaire fait suite à une suggestion sur un newsgroup de Thierry Carrez, développeur de l'équipe de sécurité d'OpenStack, que le code de la technologie Hyper-V soit supprimé de la version d'OpenStack Compute en cours d'élaboration, connue sous le nom d'Essex et qui sera livrée au deuxième trimestre 2012.

Le message titré « couper le bois mort d'Essex » explique qu'il faut supprimer le code Hyper-V « réputé cassé et pas entretenu ». La suppression du code devrait être décidée dans les prochains jours par les 45 membres d'OpenStack. Ils devront regarder si cela ne modifie pas les fonctionnalités de la prochaine version de la plateforme cloud en Open Source.

S'il est enlevé, il ne manquera pas à beaucoup de gens, souligne Joshua McKenty, PDG de Piston Cloud Computing. « Je ne vois pas de déploiement, ni de projet sur cet hyperviseur », ajoute-t-il. Joshua McKenty a été l'architecte technique de la plateforme cloud Nebula pour la NASA et il est très impliqué dans la communauté OpenStack.

Une dégradation pour manque d'entretien

Il a rappelé que Microsoft avait signé un contrat avec un partenaire pour faire le travail d'intégration dans OpenStack, « mais ils n'ont jamais vraiment fini », précise le responsable. Ce non-aboutissement peut avoir des raisons simples, selon Joshua McKenty. Il suffit par exemple que des chefs de projets soient mutés pour que le projet ne soit pas continué ou suivi. Il ajoute que Microsoft peut avoir également décidé de se concentrer sur sa plateforme Azure pour déployer des clouds privés et publics.

Si Microsoft veut vendre des logiciels serveurs pour les fournisseurs de services cloud utilisant OpenStack, le manque d'intérêt pour son hyperviseur pourrait devenir problématique, explique un analyste. « Cela signifie que les gens ne construiront pas de cloud sur Windows, comme architecture de base », constate James Staten, analyste chez Forrester Research. Hyper-V est intégré avec la licence Windows Server Entreprise et cela constitue un manque d'intérêt pour la communauté OpenStack qui pense aussi que les fournisseurs de services cloud n'utiliseront pas Windows Server dans leurs déploiements. « Ce n'est pas surprenant, constate James Staten. Si vous construisez une solution basée sur de l'Open Source, vous allez commencer par des éléments qui n'ont pas de licence du tout ».

Toutefois, il explique que de nombreux fournisseurs de services clouds sont en train de construire deux offres : l'une utilisant un logiciel Open Source et la seconde élaborée à partir de produits commerciaux qui sont utilisés dans les entreprises et pourraient donc être plus attrayants pour les clients d'entreprise. Actuellement, VMware a le gros de la part de marché pour les services de cloud destiné aux entreprises, précise l'analyste.