En direct de San José - Fondée en 2013 par Zahid Hussain et Surya Varanasi, d’anciens dirigeants d’EMC et VMware, la start-up Vexata arrive sur le marché des baies de stockage flash (en mode bloc) en espérant corriger les erreurs commises par d’autres acteurs, comme Violin Memory. Avec sa plateforme Active Data Fabric, la jeune pousse entend proposer un temps de latence inférieur à 5 microsecondes et la possibilité de gérer jusqu’à 10 fois plus d’utilisateurs par application. Pour arriver à cet objectif, Vexata fait appel à des ressources matérielles pointues (SSD NVMe fournis par Intel, Samsung, Micron et Toshiba) mais également à une partie logicielle VX-OS particulièrement soignée et à des frameworks optimisés pour les principaux éditeurs du marché. Signalons toutefois que les fonctions de déduplication et de compression n'ont pas été envisagées pour ne pas altérer les performances visées : 7 millions d'IOPS.

L’équipe a mis trois ans pour peaufiner son travail. « Le plus dur a été de réunir l’équipe capable de concevoir et désigner notre architecture, développer notre système distribué… Nous entrons dans notre quatrième année et nous voulons désormais nous focaliser sur certains besoins dans les entreprises : l’analytique, la finance et le machine learning ». nous a expliqué le CEO de la start-up Zahid Hussain.

Vexata a veillé à l'intégration de sa baie flash avec les principaux éditeurs du marché.

Accélérer les ressources existantes

L’idée n’est pas d’arriver dans les entreprises avec une solution disruptive, mais plutôt de regarder ce qui existe déjà pour commencer à améliorer les choses en se branchant sur les serveurs hébergeant les applications Microsoft, Oracle, SAS ou SAP grâce à un data framework layer pour éradiquer les goulots d'étranglement (voir illustration ci-dessous). Il est même question d’approcher les exigences en temps réel, même si les applications traditionnelles ne peuvent évoluer que jusqu’à un certain point. Voilà d’ailleurs pourquoi, SAP a entièrement repensé l’architecture de ses solutions avec Hana. « Les demandes des entreprises pour des performances élevées dans le traitement des données – notamment avec de grands volumes de données – ne fait que s’accroitre pour permettre de prendre de meilleures décisions », a souligné Ashish Gupta, CMO de Vexata. « J’étais celui qui a vendu le million d’IOPS chez Violin mais à l’époque le marché n’en avait pas besoin. Aujourd’hui, avec les traitements parallèles, les choses ont changé ».

Jusqu'à 64 SSD dans la baie, soit 500 To de stockage sans déduplication, ni compression.

Parmi les premiers clients, la société met en avant Tata Payroll Processing, NPCI (pour accélérer le traitement de transactions commerciales en Inde), Pacific Disaster Center, AOL/Oath et Sanmina. Dan Pollack, chief Architect storage operation chez AOL/Oath, a indiqué que le recours à Vexata a évité de complètement réorganiser les équipements de stockage. Vexata est arrivé en complément pour augmenter les performances et, ce, à un coût particulièrement intéressant. C’était un point important dans la décision. « Nous avons fait beaucoup de tests avant de passer en production et la solution est vraiment fiable. Nous sommes très satisfaits des résultats. Nous travaillons sur le sujet depuis deux ans pour à la fois accroitre les capacités et augmenter les performances ».

Les benchmarks sont flatteurs mais il faudra attendre des tests indépendants pour vérifier ces dires.

Une concurrence rude

Sur ce marché, Vexata vient affronter des entreprises bien installées comme Dell EMC, HPE et Pure Storage qui bénéficient aujourd’hui d’une notoriété et d’un réseau de distribution plus étendu. Mais aussi de nouveaux venus comme E8 Storage. Vexata compte toutefois sur la singularité de sa solution pour faire la différence. Jusqu’à présent très discrète, la société a recueilli 54 millions de dollars auprès d'investisseurs, dont Mayfield, Intel Capital, Lightspeed Venture Partners et Redline Capital, dans le cadre de tours de table de série A et B. Après les Etats-Unis et l'Inde, la prochaine étape passera bien sûr par une commercialisation de la solution en Europe. Les prix démarrent à 70 000$ environ (SDD Sata ou NVMe plus onéreux), moins chers que les solutions d'Oracle, tient à préciser le responsable marketing de la société.