Selon VMware, la virtualisation pourrait être à même de réaliser la séparation entre les applications professionnelles et personnelles et les données, souhaitées par les entreprises confrontées aux problèmes de gestion de Smartphone. Les utilisateurs souhaitent aujourd'hui connecter leurs terminaux mobiles au système d'information de l'entreprise pour relever leur email ou accéder à leurs données professionnelles. La technologie de VMware repose sur un hyperviseur très léger semblable à celui d'un PC de bureau ou d'un serveur fonctionne comme un serveur ou un hyperviseur de bureau. Le mail et les applications personnelles de l'utilisateur peuvent tourner en mode natif sur le téléphone sous Android, l'environnement de travail étant géré par un système d'exploitation client. Les mobiles peuvent aussi posséder deux numéros de téléphone. « L'environnement informatique de l'utilisateur final est en pleine mutation. De plus en plus d'appareils s'invitent dans l'entreprise », a déclaré Srinivas Krishnamurti, responsable de la technologie mobile chez VMware. « Les directeurs des systèmes d'informations se plaignent de cette diversité très problématique et déclarent qu'il leur est difficile de savoir comment mieux accompagner les employés. Beaucoup d'entreprises sont prêtes à accepter de travailler avec les téléphones de leurs salariés, mais elles sont préoccupées par la sécurité et les questions de gestion de contenu qui utilise les données de l'entreprise.

Un hyperviseur pour mobiles développé à l'origine par une start-up grenobloise

« VMware Virtualization Platform Mobile vient de l'acquisition de la société française Trango Systems en 2008, laquelle travaillait sur le développement d'un hyperviseur pour Smartphones. L'annonce faite cette semaine se rapporte spécifiquement à un partenariat avec LG pour introduire sur le marché courant 2011 des smartphones virtualisés sous Android. » Le communiqué de VMware mentionne uniquement les smartphones, mais les tablettes sous Android pourraient aussi probablement accéder à cette technologie de virtualisation. Quant à savoir si les iPhone et les appareils BlackBerry en bénéficieront également, VMware répond qu'elle veut voir l'hyperviseur sur autant de systèmes d'exploitation mobiles possibles. Le fait que Google Android soit Open Source a motivé ce premier choix.  Srinivas  Krishnamurti ajoute que « les partenaires OEM ont fait part de leur très grand intérêt pour la plate-forme Android. C'est un système ouvert. C'est pour cela que nous l'avons choisi en premier. »  Les utilisateurs qui achèteront un téléphone compatible avec la virtualisation ne sentiront même pas la présence de l'hyperviseur. « C'est juste une autre application, » a indiqué le responsable de VMware. Les utilisateurs plus expérimentés, qui souhaitent pouvoir accéder à leurs applications professionnelles depuis leurs appareils personnels, considéreront certainement la virtualisation comme un élément prescripteur.

Un OS hôte "perso" et un second client "pro"

D'un point de vue pratique, l'utilisateur pourra basculer entre les environnements personnels et professionnels en appuyant simplement sur une icône. L'environnement privé et l'environnement de travail auront chacun leur propre pool d'applications. Cependant, les appels téléphoniques ou les alertes, professionnels ou personnels, pourront passer à tout moment. « Faire en sorte que l'utilisateur puisse jongler entre les numéros de téléphone personnels et professionnels en toute transparence, y compris permettre la mise en attente d'un appel quelle que soit sa nature, a été l'un des défis techniques les plus épineux à résoudre, » ont confiés des responsables de VMware. Pour l'administration informatique, VMware proposera des outils de gestion et fournira également un kit de développement logiciel pour réaliser la connexion des plates-formes de gestion existantes au système VMware. L'un des avantages potentiels pour les administrateurs d'un parc de téléphones virtualisés, c'est qu'ils pourront crypter les données ou effectuer une maintenance à distance sans affecter les données personnelles de l'utilisateur. Pour le système d'exploitation client, VMware et LG ont parlé d'une deuxième couche Android tournant au-dessus de l'OS hôte Android. Reste à savoir si des problèmes techniques ou des questions de licence pourraient empêcher l'installation d'autres systèmes d'exploitation mobiles en surcouche des appareils sous Android virtualisés. VMware a dit à ce propos qu'« en matière de téléphonie mobile sa stratégie sera très similaire à celle qu'elle a adopté dans le monde du PC où les utilisateurs ont la possibilité d'exécuter n'importe quel système d'exploitation Client pris en charge aussi longtemps qu'il se conforme aux directives des licences. »

Pas encore de prix public

Pour l'instant,  VMWare et LG n'ont pas mentionné de prix pour ces téléphones Android avec virtualisation, ni indiqué à quel moment en 2011 les premiers appareils arriveront sur le marché. «Nous voulons mettre cette technologie dans autant de téléphones que possible,» a déclaré James Park, directeur de la stratégie et du développement commercial chez LG. Si le constructeur sud-coréen est le premier fabricant de téléphones à se positionner sur ce marché, VMware « est aussi en contact avec de nombreux partenaires OEM et opérateurs, » a indiqué Srinivas Krishnamurti. Selon Ian Song, analyste chez IDC, VMware va probablement battre son rival Citrix sur le marché de l'hyperviseur mobile, même s'il estime par ailleurs que LG n'est pas le partenaire idéal. « LG n'a virtuellement aucune présence sur le marché Android, » a-t-il fait remarquer. « Il est probable que VMware essaye d'associer d'autres fabricants, comme Samsung, » a-t-il dit.