La forte croissance habituellement enregistrée par Wavesoft a marqué une pause en 2019. Après avoir progressé de 26% entre 2015 et 2017, puis encore cru de 10% en 2018, les revenus de l'éditeur de logiciels de gestion pour PME ne se sont appréciés que d'1,5% l'an dernier. Au cours du premier semestre, l'entreprise affichait pourtant des facturations en hausse de 5%. Mais par la suite, « le marché a connu un durcissement général sur l'ensemble des régions françaises. Nous avons notamment fait face à des reports de projets et à une mobilisation des partenaires autour des projets de migration depuis Windows 7 et Windows Server 2008 », explique Philippe Philippe Villain, le gérant de Wavesoft.

L'éditeur français a également peiné à élargir le nombre de ses partenaires. Il est simplement parvenu à compenser le turn-over habituel dans les rangs de ses revendeurs qui comptent 70 membres depuis deux ans. Là encore, le patron de Wavesoft y voit une difficulté qui concerne l'ensemble des éditeurs de son marché. « Nous évoluons dans un secteur qui connait une certaines inertie. Le plus compliqué est de convaincre les gros intégrateurs. En outre, les fusions-acquisitions entre revendeurs ne simplifient pas les choses. » En 2017, Wavesoft avait profité du ralliement d'intégrateurs de logiciels en désaccord avec la politique partenaires de Sage. Mais cette source s'est tarie après que l'éditeur britannique a pris des mesures pour calmer la fronde.

Une certification anti-fraude pour se distinguer des concurrents

Wavesoft considère 2019 comme une année de transition. En 2020, l'éditeur compte renouer avec la croissance, grâce, notamment, aux investissements qu'il a réalisés. En mars, il présentera lors d'IT Partners les dernières versions de ses logiciels dotées d'une interface utilisateur refondue. Reprenant les codes de Windows 10, les produits seront disponibles en juin. Ce lancement devrait coïncider avec l'apparition du mode locatif dans la grille de prix de l'éditeur. Initialement, ce modèle tarifaire devait être lancé en 2019. « Nous sommes prêts techniquement et nos partenaires commercialisent déjà nos solutions en mode hébergé en proposant des loyers à travers des contrats de financement », explique Philippe Villain.

L'entreprise compte également continuer de tirer les bénéfices du processus de certification de ses offres dans lequel elle s'est engagée depuis trois ans. Ce dernier vise à faire attester par l'Afnor de la mise en conformité de ses logiciels avec la législation anti-fraude qui s'est beaucoup durcie à compter de janvier dernier. « Ce processus est important pour tous. Pour l'éditeur et l'intégrateur, dont les responsabilités peuvent être engagées en cas de fraude par un client. Pour les entreprises, que la certification des logiciels sécurise en cas de contrôles fiscaux. La plupart de nos concurrents se contentent de fournir des attestations de mise en conformité établies par leurs soins », insiste Philippe Villain. A l'heure actuelle, 75% du parc installé de Wavesoft (27 000 licences) utilise des versions certifiées de ses applications.