Yahoo envisage de prolonger son partenariat avec Google, initialement prévu pour une durée de deux semaines, selon le Wall Street Journal. Yahoo teste depuis le 9 avril dernier le service AdSense de Google. Les publicités contextuelles du moteur de recherche s'affichent dans 3% des pages de résultats générées par Yahoo, et ce uniquement aux Etats-Unis. Si Yahoo avait précisé que ces essais ne mèneraient pas forcément à une relation commerciale entre les deux sociétés, le test paraît être concluant. Ce prolongement de partenariat est surtout une manière pour Yahoo de signifier clairement à Microsoft qu'il refuse encore et toujours son offre de rachat jugé inamicale, et sous-estimant la valeur de la société (44,6 Md$). Microsoft a qualifié ce partenariat « d'anticoncurrentiel sur le marché de la publicité en ligne ». Google et Yahoo pourrait contourner ce problème, en limitant leur collaboration à des groupes spécifiques de recherche. Microsoft prêt à débourser plus pour retenir les cerveaux Microsoft n'entend pas lâcher le morceau si facilement. Selon le New York Times, le géant de Redmond serait prêt à débourser un ou deux milliards de plus pour convaincre les cerveaux de Yahoo de ne pas quitter le navire en cas de réussite de l'OPA. Microsoft n'en serait pas à son coup d'essai dans cette pratique. En mai 2007, l'éditeur a racheté Tellme Networks, qui conçoit des logiciels de reconnaissance vocale, pour un montant de 800 M$. Il a mis sur la table 100 M$ supplémentaires pour retenir 330 salariés, soit plus de 300 000 $ par personne. Toujours selon le NYT, 95% d'entre eux sont toujours dans l'entreprise à ce jour. En février dernier, Yahoo avait confectionné un parachute doré à ses salariés, en modifiant leurs conditions de départ au cas où l'OPA de Microsoft aboutirait. Jerry Yang, PDG de Yahoo, avait annoncé qu'en cas de rachat, le montant des indemnités de départ serait revu à la hausse et que la couverture santé serait maintenue. La bagarre qui oppose Microsoft et Yahoo se déroule dans un contexte où la fuite des cerveaux devient une vraie problématique pour les grandes entreprises. Douglas Merrill, ancien DSI et vice-président chargé de l'ingénierie chez Google, a récemment quitté son poste pour devenir président de la maison de disques EMI.