Le changement le plus important qui se profile après cette crise sanitaire concerne la flexibilité du travail ou comment trouver le bon équilibre entre le télétravail et le travail au bureau. C’est la perception de bon nombre de nos interlocuteurs dont celle d’Aliette Mousnier Lompré, directrice Customer Service and Operations (CSO) en France et à l’international chez OBS. « Le virus a et va accélérer un peu plus la transformation digitale et, d’un point de vue managérial, les entreprises devraient donner plus de flexibilité dans la façon de travailler de leurs collaborateurs. C’est par exemple dans ce contexte que nous travaillons avec notre client expert en assurance Saretec. » Si le télétravail devient ce nouveau standard dans la façon de travailler, il convient toutefois d’apporter aux utilisateurs une expérience de qualité selon Bruno Caille, directeur technique chez Cisco France : « Pendant le confinement, il y a effectivement eu un mode d’urgence qui n’est pas acceptable en temps normal. Disposer de matériel de meilleure qualité, d’accessoires qui ne deviennent plus des options, d’un bon niveau de sécurité, les entreprises se doivent d’engager une vraie réflexion pour apporter la meilleure expérience utilisateur possible. Enfin, il est important de prendre aussi en compte la dimension sociale du télétravail. »

Toujours plus d’agilité au cœur des infrastructures

La flexibilité doit aussi se jouer sur les infrastructures en apportant de la simplicité. L’hyperconvergence, la conteneurisation, la virtualisation ou encore une meilleure gestion des clouds privés et publics participent à ce que le datacenter gagne en agilité. Rappelons que les entreprises qui étaient déjà engagées dans cette transformation numérique et le télétravail s’en sont bien sûr mieux sorties lors de cette crise. Pour Michel Mounir Reguiai, directeur des solutions datacom chez Huawei EBG, la transformation digitale doit surtout s’accélérer au niveau de la production : « jusqu’à présent, la transformation numérique s’est surtout focalisée sur les processus de digitalisation des ventes mais les outils de production ne sont pas encore ou très peu concernés, il est nécessaire d’aller plus loin dans l’interface numérique de production. » Idem pour les infrastructures réseaux, les rendre plus performantes est une nécessité, comment ? En engageant leur transformation vers le SD-WAN, en misant sur la performance applicative afin d’adapter le dimensionnement de manière proactive et automatisée…, bref, il faut redonner aussi aux entreprises le contrôle de leurs réseaux WAN. Comme le rappelle Christophe Auberger, Cyber Evangelist chez Fortinet, il est également important d’intégrer la cybersécurité by design dans tous ces environnements de modernisation, d’avoir cette approche zero trust mais aussi dans la conception des solutions logicielles et matérielles des éditeurs et des constructeurs. Cela nécessite de disposer de compétences et de ressources humaines dans la sécurité à tous les niveaux. Un exemple, celui de Zoom qui a rencontré des failles majeures de sécurité, certes l’éditeur, réactif, a réglé ces problèmes avec une mise à jour mais cet événement a révélé une fois de plus ce manque de sécurité by design.

Enfin, cette période a mis un peu plus en lumière l’intelligence artificielle permettant aux entreprises de déployer des modèles prédictifs et ainsi de mieux anticiper lors des crises majeures comme celle du Coronavirus. « Nous travaillons dans le secteur du retail avec certains magasins sur des modèles mathématiques en prenant en compte des  données publiques pour comprendre les audiences, cela s’avère très utile durant cette période sanitaire compliquée pour mieux répondre aux attentes des clients et de les servir au mieux », conclut Aliette Mousnier Lompré.