Comment assurer la montée en charge du télétravail ? Cette phrase résume à elle seule la demande récurrente des entreprises vécue par les fournisseurs IT durant le confinement à en croire toutes les personnes que nous avons interviewées dans ce dossier. « Il fallait effectivement poursuivre la continuité d’activité en toute sécurité avec le télétravail, les entreprises, qui avaient déjà mis un pied dans le télétravail, avaient surtout une problématique de mise à l’échelle à presque tous les collaborateurs, est-ce que leur infrastructure le supporterait ? Pour les entreprises qui avaient déjà fait un grand pas vers le cloud, elles paraissaient, de leur côté, plus favorisées pour supporter cette montée en charge. Bien sûr, certaines entreprises ont pu facilement monter des instances VM en interne car leur propre datacenter était taillé pour cela et disposait de toute la flexibilité et de l’outillage nécessaire », explique Christophe Auberger, Cyber Evangelist chez Fortinet. Stéphane Padique, Solutions Engineering Manager Espace de Travail Numérique chez VMware, indique de son côté que les débords de charge ont aussi été absorbés par le cloud pendant cette période. Et il faut bien le reconnaître, les acteurs du cloud ont plutôt bien géré cette montée en charge, il n’y a pas eu d’indisponibilité ou d’incident majeur. « Notre cloud public a très bien répondu à cette consommation supérieure à la moyenne. Notre architecture cloud fortement conteneurisée nous a permis de fournir la forte demande de services de streaming vidéo et d’assurer la continuité de service pour les utilisateurs travaillant à distance », confirme Ouafaa El Moumouhi, IBM Public Cloud Director chez IBM France.

Vive le modèle hybride !

En clair, le constat a permis à tous les acteurs d’observer un modèle d’hybridation qui fonctionne et qui est déjà très avancé dans les entreprises, ces dernières misant à la fois sur leur legacy et le cloud public notamment pour des accès à Office 365, à Salesforce ou encore à des outils de visioconférence comme Zoom par exemple. « Le cloud a vraiment pris tout son sens dans les entreprises avec le Saas. Toutefois, pour des applications métiers interne, l’équation économique se pose : est-il plus avantageux de les porter dans un cloud public avec tous les enjeux que cela engendre (resizing des VM, routages, etc.) alors que de nombreux clouds privés dans les datacenters sont aujourd’hui aussi flexibles que les clouds publics ? », explique Bruno Caille, directeur technique chez Cisco France.

Continuons dans la transformation numérique

Qui dit hybridation ne signifie pas pour autant que la transformation numérique des entreprises est terminée, elle est et sera toujours en cours car l’innovation pousse à aller plus loin pour proposer une meilleure expérience aux clients et aux utilisateurs. Et cette transformation des infrastructures se passe à plusieurs niveaux. Au niveau des ressources (serveurs et stockage), comme nous le mentionnons précédemment avec le porte-parole de Cisco, pour suivre par exemple la montée en puissance du VDI et du Desktop as a Service. Au niveau des réseaux pour garantir la disponibilité des services Cloud et des capacités réseau avec une augmentation de la bande passante disponible pour répondre aux besoins des télétravailleurs. Enfin, au niveau de la sécurité pour protéger les données et les applications. Cette pandémie a peut-être eu pour effet de convaincre certains dirigeants d’entreprises, les plus réticents, que la transformation numérique, l’innovation IT et la sécurité ne sont plus un luxe mais déterminent aujourd’hui la survie même de leurs activités surtout si le télétravail est amené à devenir un nouveau standard.