Chez France Télécom, la sous-traitance pèse plus lourd que prévu. Le bilan social 2007 de France Télécom affichait, en effet, quelque 8 856 « travailleurs extérieurs » et le total de la sous-traitance sur le périmètre de l'Unité économique et sociale FT-Orange était supposé totaliser 9 370 « Equivalents temps pleins » (ETP). Un chiffre pourtant sous évalué puisque la direction a reconnu, lors du CE extraordinaire du 15 juillet dernier, 22 522 ETP sur le même périmètre. Pour le syndicat Sud, la sous-traitance représenterait plus de 25% des effectifs de France Télécom dans les unités d'intervention. « La direction avance des motifs comme des missions limitées dans le temps ou des compétences inexistantes pour légitimer l'appel à la sous-traitance, déplore Sud dans un communiqué. L'existence de métiers furtifs dans notre secteur d'activité est largement discutable et la question des moindres coûts vérifiée uniquement sur les centres d'appel. » Davantage de sous-traitants dans les grandes banques Pour Régis Granarolo, président du Munci, association réunissant des professions informatiques et télécoms (IT), 25% de sous-traitance est un taux peut-être élevé en soi... mais qui ne représente pas grand-chose si on le compare avec celui des grandes banques. « A la BNP, 13 000 informaticiens étaient répartis de la manière suivantes sur l'année 2007, signale-il : 7 500 employés en interne et 6 500 prestataires. Et, sur les 13 000 personnes travaillant pour l'environnement informatique, deux tiers sont de vrais informaticiens qui interviennent au développement, support technique et production, dont une bonne part viennent des SSII. Soit une activité de sous-traitance beaucoup plus importante dans la banque que dans d'autres secteurs.» En fait, le problème soulevé par Sud concerne surtout le paradoxe qu'il y a à recourir à la sous-traitance à grande échelle alors que se profile un plan social drastique (22000 suppressions d'emplois annoncés sur trois ans).