Le fabricant français de semi-conducteurs Altis Semiconductor, présidé par l’industriel Yazid Sabeg, est en redressement judiciaire depuis hier, 4 août, par décision du tribunal de commerce de Paris. Un administrateur devrait être nommé aujourd’hui, a indiqué à l’AFP le délégué CFE-CGC de la société. Devrait s’en suivre un appel d’offres pour trouver un repreneur. L’entreprise d’un millier de salariés située à Corbeil-Essonnes est en difficultés depuis quelques années. En 2010, elle a été rachetée par l’homme d’affaires Yazid Sabeg, également président la SSII CS – celui-ci était aussi à ce moment-là commissaire à la diversité et à l’égalité des chances du gouvernement Fillon. Altis International compte par ailleurs deux autres actionnaires, le fonds d’investissement Qatari Diar et Bpifrance.

Courant juillet, le groupe allemand X-Fab (2 500 salariés au niveau mondial) avait déjà engagé des négociations pour la reprise d’Altis et un autre repreneur, le Chinois SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corporation) s’est également manifesté en début de semaine. Interrogé sur le sujet hier, en marge d’une visite dans une usine Bosch, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron estimait que l’offre allemande était très sérieuse. « Nous veillerons à ce que le dossier de reprise préserve les emplois et la capacité à investir car Altis est un des acteurs essentiels du secteur des semi-conducteurs français », a-t-il indiqué. Un rapprochement qui, à l’inverse, inquiète l’ancien ministre du redressement productif Arnaud Montebourg. Selon nos confrères de Challenges, celui-ci a écrit début juillet à Emmanuel Macron en pointant le soutien de son ministère et du Comité interministériel de restructuration industrielle à cette offre et en soulignant la nécessité de conserver le contrôle sur un acteur évoluant dans « une industrie de souveraineté ».

Fonderie spécialisée de silicium, Altis « produit des technologies CMOS 180 / 130 nm Cuivre sur tranches de 200 mm ». Sur son site, la société revendique 50 ans d’expérience dans le développement et la fabrication de semi-conducteurs. Deuxième acteur français de ce marché derrière le Franco-Italien STMicroelectronics, le fabricant est implanté en Europe, aux Etats-Unis, en Asie et au Moyen-Orient, avec des bureaux de vente situés à Paris, San José, Shanghai et Tel-Aviv. Altis dispose aussi d’un centre de conception à Kuala-Lumpur.