La messe est-elle dite ? Ce que l'on sait des projets d'AMD face à ceux d'Intel ne lui permet pas de reprendre l'initiative. AMD avait pourtant été en avance sur les multi-coeurs, architecture qui emporte l'adhésion de tous. Relativement facile à implanter, elle apporte de très nets gains de performance sur les serveurs. En particulier ceux qui font tourner plusieurs systèmes d'exploitation virtuels. Or, AMD est en retard de six mois sur son projet de quadri-coeur Barcelona. Ce semestre aura été fatal à sa rentabilité qui a vu ses ventes et ses parts de marché fondrent comme neige au soleil. D'ailleurs, le quadri-coeur Barcelona d'AMD n'est pas encore annoncé que les analystes s'intéressent déjà à ce que le fondeur lancera dans les mois à venir. Ils considèrent que cette annonce du 10 septembre ne suffira pas à remettre AMD en selle face à Intel. Il est vrai que, pour l'instant, la roadmap d'AMD reproduit les erreurs du passé : il n'est pas prévu d'étape intermédiaire significative entre Barcelona et Sandtiger, son projet de processeur octo-coeur planifié pour 2009. Cette année, Intel a pourtant déjà raflé la mise avec ses Xeon quasi quadri-coeur pendant qu'AMD mettait six mois de plus à sortir son vrai quadri-coeur Barcelona. Longtemps impassible, Intel, s'est transformé en un très agressif concurrent bien décidé à détruire son adversaire. Adossé à un outil de production capable de produire plus de composants en 45 nm, Intel devrait, avec son projet de Xeon Nehalem, réduire à néant l'avance architecturale d'AMD. Nehalem sera le premier processeur Intel à disposer de l'équivalent d'Hypertransport d'AMD, autrement dit la gestion de la mémoire intégrée au processeur. A cela s'ajouteront huit coeurs et une mémoire cache partagée. Le Sandtiger n'aura plus d'avance technologique. La semaine prochaine, AMD devrait proposer de nouvelles extensions à l'architecture x86. Le fondeur peut inscrire à son crédit les extensions 3DNow! et, surtout, AMD64 qui avait permis de faire passer l'architecture x86 de 32 à 64 bits tout en maintenant une compatibilité ascendante. Son succès avait signé l'échec de la tentative d'Intel d'imposer Itanium, processeur 64 bits en rupture avec l'architecture x86. Mais, depuis, Intel n'a commis aucune erreur.