L'action antitrust intentée par la Commission européenne contre Microsoft compte un nouvel acteur. Mozilla, l'éditeur du navigateur Open source Firefox, vient en effet d'être autorisé par Bruxelles à intervenir dans l'enquête ouverte en début d'année. La procédure, intentée par Opera, à l'origine d'un autre navigateur concurrent d'Internet Explorer, vise à faire la lumière sur les conséquences de l'inclusion d'IE dans Windows : la vente liée du navigateur et du système d'exploitation serait de nature à nuire à la concurrence et à freiner l'innovation. Toutefois, à la différence d'Opera, Mozilla ne prendra pas place sur le banc des demandeurs mais se contentera d'apporter son expertise à l'exécutif européen. Mitchell Baker, la CEO de Mozilla, explique sur son blog sa volonté d'épauler Bruxelles. Elle indique notamment qu'elle n'a « pas le plus petit iota de doute » sur la nuisance du couple IE/Windows. « On peut se demander s'il existe une solution, et quelle devrait être la nature de ce remède, écrit-elle. Mais ces questions ne changent rien à l'essentiel. Les pratiques de Microsoft ont fondamentalement affecté (en fait, presque jusqu'à les anéantir) la concurrence, le choix et l'innovation dans la façon dont les gens accèdent à Internet. » La prise de position de Mozilla aux côtés d'Opera donnera peut-être des idées aux éditeurs des autres navigateurs. Google et Apple, les éditeurs de Chrome et Safari, deux produits à des années-lumière d'IE en termes de parts de marché, trouveraient certainement un intérêt à voir Microsoft condamné. La sanction pourrait en effet consister à l'obliger à proposer plusieurs navigateurs dans ses OS, comme Microsoft l'a expliqué à la SEC, il y a quelques jours, et comme le réclament Opera et Mozilla.