Arrivé il y a quatre ans avec une solution Open Source sur le marché déjà bien occupé de la gestion des processus métiers (BPM), l'éditeur français Bonitasoft a largement développé son activité depuis. Il compte maintenant près d'un millier de clients, 975 plus précisément, indiquait cette semaine Charles Souillard, co-fondateur et directeur technique de Bonitasoft, à l'occasion du lancement de Bonita BPM 6.3, à Paris. L'orientation générique de la suite logicielle Bonita BPM permet à l'éditeur de s'adresser à tous les secteurs d'activité, banques, industrie, transport, distribution, service public... Parmi ses clients, on trouve ainsi Société générale, SNCF, Xerox, Carrefour, Apec ou encore Cisco. Le choix de l'Open Source permet à Bonita BPM de bénéficier aujourd'hui d'une communauté de 60 000 contributeurs et le logiciel a atteint à ce jour 2,75 millions de téléchargements. L'éditeur français est installé entre Grenoble (où il s'est créé et où se trouve toujours son équipe de développement), Paris et San Francisco, où s'est installé son PDG, Miguel Valdés-Faura. Bonitasoft réunit pour l'instant 140 collaborateurs, dont 35 personnes à la R&D, et poursuit sa croissance. La suite Bonita BPM est constituée de trois composantes, Studio, pour modéliser les processus en respectant la notation BPMN 2.0 et créer des applications métiers, le moteur d'exécution et le portail de déploiement des applications. Elle se complète de connecteurs techniques et d'API pour intégrer les processus avec le système d'information de l'entreprise. Les applications métiers développées peuvent être utilisées au sein du portail ou de façon autonome.

Une version cloud se prépare


A partir de la version 6, l'éditeur a renforcé la robustesse et les performances de sa solution et amélioré ses capacités d'intégration en s'appuyant sur les demandes remontées des clients. Charles Souillard évoque par exemple des demandes autour des règles métiers et l'extension des capacités de connexion vers les gestionnaires de contenus, en particulier SharePoint de Microsoft, l'un des plus utilisés. Au nombre des points forts de Bonita BPM, l'éditeur avance justement sa connectivité, non seulement en raison du nombre de connecteurs proposés, mais aussi de la flexibilité avec laquelle on peut en intégrer de nouveaux.

Avec l'arrivée de Bonita BPM 6, version majeure, Bonitasoft avait accéléré son rythme de mise à jour. Celui-ci revient aujourd'hui à deux versions par an avec la 6.3 qu'il vient de lancer. Une version 6.4 est prévue pour la fin de cette année, indique Charles Souillard. Une version cloud de l'offre est aussi « dans les tuyaux », a confirmé de son côté Bertrand Barbet, senior manager marketing. Pour l'instant, Bonita BPM s'installe sur site.

Intégrer une page externe en HTML ou avec Groovy


Sur ses trois dernières mises à jour (6.1 à 6.3), Bonitasoft a cherché à accélérer le développement d'applications avec Studio. « Avec le temps, nos utilisateurs ont mis de plus en plus de métier dans les processus », soulignait hier Patrice Orenes-Lerma, solution manager chez Bonitasoft. Studio permet de modéliser des objets métiers, de créer les formulaires plus rapidement et de réutiliser le modèle entre les processus. Bonita BPM prend en charge le stockage et la persistance. Du côté des utilisateurs métiers, les possibilités de personnaliser l'interface ont été étendues (à partir de la version Efficiency du produit), tant sur le portail dont on peut modifier rapidement le « look & feel », que sur les profils d'utilisateurs qui peuvent afficher maintenant des menus simplifiés.

Parmi les améliorations notables figurent aussi l'introduction de pages spécifiques (custom pages), pour afficher en particulier des tableaux de bord renseignant sur l'état des processus gérés dans Bonita BPM. Cette dernière fonctionnalité permet aussi d'intégrer une page provenant d'une application externe. Ces pages peuvent être créées en HTML, JavaScript, Groovy ou avec les API de Bonita.  Enfin, dans la version 6.3, on trouve aussi un nouveau profil d'utilisateur, le Process Manager. Celui-ci permet de définir des utilisateurs métiers responsables d'un processus. Ces derniers pourront ainsi accéder à des fonctionnalités d'administration pour mettre à jour des paramètres métiers ou agir en délégation d'un utilisateur.

Des modèles de processus intégrés à Salesforce ou Excel


En dehors de son édition communautaire gratuite, la suite Bonita BPM est disponible en trois niveaux de souscription, Teamwork, Efficiency et Performance, qui intègrent tous le référentiel de partage des processus. A partir de l'édition Efficiency, la suite propose plusieurs modèles de processus aux entreprises, avec des intégrations à des applications externes comme Salesforce, OpenERP ou Excel. Parmi ces modèles figure par exemple un processus de gestion budgétaire qui montre comment utiliser le BPM pour dérouler dans une entreprise les tâches de constitution d'un budget en introduisant les notions de validation et de traçabilité des données. D'autres modèles destinés à la gestion des ressources humaines portent sur l'intégration d'un nouveau collaborateur ou les demandes de congés. Un processus de génération de bon de commandes, « Procure to pay », propose l'intégration des données venant d'un système EDI.

Pour les projets critiques, la souscription la plus avancée, Performance, apporte des capacités de clustering, de gestion des erreurs et de reconfiguration à chaud. Les trois souscriptions supportent les fonctions de single sign on pour s'intégrer dans le système d'information et disposent d'un outil de synchronisation aux annuaires LDAP. Pour intégrer les processus aux différentes applications externes, le composant de modélisation (Studio) fournit aussi des assistants de connexion avec, par exemple, un accès direct aux objets de Salesforce. Dans sa version de base, la souscription à Bonita BPM est tarifée 12 000 euros pour un serveur de production 4 coeurs sans limite d'utilisateurs, un serveur de développement 2 coeurs et 10 studios de développement.