En direct de Los Altos – Lancée en 2013 par Rao Mikkilineni, Paul Camacho et Kumas Malavalli (cofondateur de Brocade), la start-up C3DNA entend apporter aux entreprises un meilleur contrôle de leurs couches applicatives et, ce, sur n’importe quelle plate-forme grâce à l’hyperconteneurisation. « Tout le monde parle aujourd’hui de transformation numérique, mais il s’agit d’un périple », nous a indiqué Rao Millilineni, le CEO de C3DNA. « Et la gestion des applications indépendamment des infrastructures est au cœur du problème pour réduire les interruptions de service qui coûtent très cher. Nous avons donc développé une couche cognitive – avec pas moins de trois brevets déposés en 2009 - pour rendre les workflows auto-administrables en temps réel. Nous ne modifions pas les infrastructures, nous ajoutons simplement une couche intelligente pour rendre les applications dynamiques en mode hybride ».

« Nous installons notre solution avec 2 ou 3 VM sur chaque site pour réaliser la découverte et installer des agents avant de passer à la gestion des applications », nous a expliqué Kamel Kerbib, responsable de la région EMEA chez C3DNA, qui a déjà ouvert un bureau à Paris avec des anciens de Data General et EMC (notamment Bernard Salvan comme directeur technique EMEA), avant le Royaume-Uni et l’Allemagne. Pour la haute disponibilité, C3DNA double simplement le nombre de VM. Les nouvelles applications sont automatiquement reconnues et gérées par la plate-forme.

Une approche empruntée aux télécoms

« Nous avons introduit une approche de gestion cognitive pour adresser la volatilité et les fluctuations des processus dans un pôle d’infrastructures », nous a expliqué Giovanni Morana, chercheur à l’Université de Catane et chargé du développement de la solution de C3DNA qui regroupe Cognitive Application Management Layer et Cognitive Resource Management Layer. L’inspiration vient des télécoms qui ont dû très tôt faire face au problème de la décorrélation entre le matériel et les logiciels. Mais C3DNA va plus loin avec l’approche multicloud de son outil Cloud Equalizer qui ressemble à la solution Cloud Automation d’IBM. Durant une démonstration, la migration d’une charge de travail d'un cloud situé au centre des Etats-Unis vers un cloud de la Côte Est puis vers une autre région a été très rapide. Aujourd’hui, une dizaine de clouds publics sont supportés par la start-up, tout comme les architectures Intel et ARM, mais l’environnement Windows n’arrivera que l’an prochain si l’on en croit la feuille de route.

Plusieurs sociétés françaises ont déjà commencé à regarder la solution. « Chaque appel se transforme en rendez-vous puis en PoC », nous a assuré Karim Kerbib. « Nous attaquons le marché du CAC40, des cloud providers et des SSII en créant le besoin ». Des discussions sont déjà engagées avec Orange, ATT et Vodafone. Un PoC a également été réalisé avec SAP Hana et le partenaire Tech Mahindra a réalisé la migration d’applications encapsulées dans VMware vers OpenStack. « L’informatique va être transformée en échappant à l’infrastructure », assure le dirigeant français.