Le petit poucet français du benchmark cloud a bien grandi. Créé en 2012, et proposant à l'origine un service de comparateur de clouds, CloudScreener a étoffé son offre en 2015 avec de la gestion de catalogue de services avant de se lancer à présent dans la mesure de la qualité de services cloud. Baptisée Cloud Controller, cette solution répond à un usage bien identifié : « Notre solution permet de visualiser à un instant T son infrastructure cloud privé ou public et d'en contrôler la qualité », nous a expliqué Anthony Sollinger, cofondateur et CEO de CloudScreener.

Ainsi, il est possible de la mesurer via différents indicateurs et obtenir une vue unifiée de son infrastructure cloud pour savoir si les niveaux de service proposés par son ou ses fournisseurs cloud sont bien respectés. CloudScreener n'est cependant pas le seul acteur à être en mesure de faire remonter des indicateurs de qualité de services cloud, beaucoup d'autres le font (BMC, HP, IBM...). Pourtant cela n'empêche pas la start-up de mettre en avant ses différences : « Tout d'abord nous sommes indépendants du fournisseur cloud ce qui permet de gagner un cran dans la confiance accordée aux résultats fournis. Ensuite, nous proposons des indicateurs de performance des serveurs et des disques sur lesquels les services cloud sont fournis en plus du suivi de métrologie plus classique comme la disponibilité des API, des interfaces, des temps d'exécution des scénarios, etc. », précise Anthony Sollinger. 

La Dinsic comme premier grand client

Un outil d'ailleurs utilisée depuis mai dernier par la Dinsic, la DSI de l'Etat, avec apparemment un bon retour d'expérience. « La Dinsic est notre premier client mais la solution est en cours d'implémentation dans cinq autres grands comptes dans la banque, l'assurance et l'industrie pharmaceutique. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le positionnement de cette offre cible les grandes entreprises. « Les fournisseurs de cloud public ne sont souvent pas en mesure de proposer un engagement de qualité de service, mais lorsqu'ils font face à une grande entreprise qui dépense des millions il est plus facile pour cette dernière, que pour une TPE, de peser sur la qualité des services cloud proposés », explique Anthony Sollinger. Et le dirigeant d'illustrer ses propos : « L'un de nos clients qui implémente Cloud Controller s'est aperçu un vendredi soir qu'il ne pouvait pas accéder à l'interface d'un cloud public pour stopper une machine virtuelle sur laquelle un problème avait été détecté. Avec notre outil, l'entreprise a pu connaitre les raisons de cette indisponibilité et la faire remonter au fournisseur pour lui demander des explications ». 

En termes de business, CloudScreener joue assurément la carte d'un développement à pas comptés, sans volonté affichée d'aller plus vite que la musique. Une progression de l'activité qui est passée par plusieurs phases de financement avec une première levée de fonds de 600 000 euros en décembre 2014 puis une deuxième de 500 000 euros en juin 2016. Et ce n'est pas fini, la start-up prévoyant de poursuivre sur sa lancée avec un 3e tour de table pour le début de l'année 2017 en espérant récolter entre 2 et 5 millions d'euros. A la différence des deux premières, les investisseurs historiques (des business angels entrepreneurs dans l'IT comme Yves Pascal Pelcener) ne seront cependant pas mêlés à cette levée beaucoup plus grande, la société souhaitant attirer de « grands VC ». 

Une ouverture d'un bureau à San Francisco au 2e semestre 2017

Pour ce qui est de l'évolution des équipes, CloudScreener compte aujourd'hui 7 personnes (dont 5 en R&D) et prévoit de passer à 10 personnes en étoffant son équipe de recherche et développement de trois personnes supplémentaires. Dernier point concernant les ambitions de développement à l'international : elles sont bien là avec l'ouverture prévue d'un bureau à San Francisco dans le courant du second semestre 2017 financé en grande partie par la prochaine levée.