Pour préparer ses funestes opérations, on savait que le groupe Etat islamique est amené à utiliser différents outils et messageries chiffrés du marché.  En novembre dernier, cette organisation avait même diffusé un manuel pour djihadiste numérique, calqué sur un guide rédigé par la société de sécurité kowetienne Cyberkov et destiné aux journalistes et activistes politiques de la bande de Gaza pour protéger leurs identités et celles de leurs sources.

Mais il semblerait, afin de garantir de façon plus efficace leurs échanges, que les membres de cette organisation terroriste utilisent désormais leur propre app de messagerie chiffrée Android, d’après l’organisme de contre-terrorisme en ligne Ghost Security Group. C’est d’ailleurs par ce dernier que l’on avait appris que le groupe Etat islamique recourait à la messagerie chiffrée Telegram, créée par un développeur russe résident maintenant en Allemagne. En utilisant sa propre app de messagerie chiffrée, le groupe Etat islamique tente de passer sous le radar du FBI et des organisations anti-terroristes afin de mener à bien ses sinistres opérations. « Toute opération n’ayant pas de sécurité forte et ayant une base de précaution solide est vouée à l’échec », avertissait le groupe. « Les précautions de sécurité sont les fondations de toute opération. »

Le colonel Nicolas Duvinage, chef du C3N, nous a confirmé ce matin que Daesh développe ses propres apps pour smartphones.

Le magazine de Daesh toujours en ligne malgré des demandes de blocage

Le colonel de gendarmerie Nicolas Duvinage, chef du centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N), nous a confirmé que Daesh développait bien des apps pour échapper à la censure de ses sites web, même si toute sa propagande hébergée sur la plate-forme américaine Archive.org était très difficile à bloquer. Malgré toutes les demandes du C3N, Dabiq, le magazine numérique en anglais de Daesh, est toujours en ligne chez le fournisseur américain. Les apps de Daesh ne seront toutefois pas accessibles sur toutes les plate-formes mobiles. Pour installer une application censurée ou éjectée de l'App Store d'Apple, il est nécessaire de jailbreaker son terminal, alors que, sur Android, il suffit de copier un fichier .APK pour installer une app en autorisant les sources inconnues dans les paramètres de l'OS.