On se souvient des travaux de recherche de Google ou de la DARPA (Defense Advanced Projects Agency) sur une voiture sans conducteur. Mais au-delà du véhicule, des chercheurs se sont interrogés sur les environnements de conduite comme les intersections. Dans le futur, les croisements routiers ne comprendront pas de feux de circulation ni de panneaux d'arrêt. Le logiciel de conduite automatisée est pris en charge par un contrôleur virtuel du trafic à l'approche de l'intersection, explique Peter Stone, un professeur d'informatique à l'Université du Texas à Austin.

Le chercheur a présenté la semaine dernière le travail de son équipe sur la gestion autonome des intersections. Un ancien élève du Pr Stone, Kurt Dresner, a été à l'origine du gestionnaire de l'intersection. Il a défini les algorithmes dans sa thèse de doctorat. De son côté, Peter Stone a lui-même dirigé l'élaboration d'un véhicule autonome, appelé Marvin, qui a concouru pour le Urban Challenge 2007, une course annuelle de véhicules automatisés organisée par la DARPA.



Présentation des travaux du Pr Stone sur les intersections intelligentes


Anticiper et mémoriser les besoins


Pour le Pr Stone, « à une certaine échéance, il sera assez rare que les hommes continuent de conduire leur propre véhicule. D'autres formes de transports comme les avions, les trains et les bateaux disposent de pilotage automatique. » La question de sécurité est évidemment mise en avant et l'équipe de chercheurs s'est intéressée à des évènements de conduite comme la gestion des intersections. Dans leur démonstration, ils ont équipé chaque croisement d'un contrôleur (ou d'un ordinateur) qui coordonne par des calculs mathématiques l'ensemble du trafic. Chaque voiture sera équipée d'un logiciel client qui communiquera avec les intersections équipées.

Peter Stone explique « quand une voiture s'approche de l'intersection, le véhicule communique qu'il veut aller dans telle direction, le gestionnaire de l'intersection approuve ou pas. Il garde en mémoire sa réponse pour ne pas donner des permissions à d'autres véhicules qui emprunteraient le même itinéraire ». Cette technologie peut être adaptée à la conduite traditionnelle avec un système de led rouge ou verte en fonction de la réponse du gestionnaire.

Des avantages induits


Un gestionnaire du trafic pourrait avoir toutes sortes d'avantages secondaires. Ainsi, les véhicules d'urgence pourront arriver plus rapidement. Il pourrait également participer aux efforts de décongestionnement du trafic dans les milieux urbains en inversant les sens de circulation en fonction des pics de trafic.

Peter Stone admet néanmoins qu'un tel système n'est pas exempt de défaut. Ainsi, quand une voiture tombe en panne en plein milieu de l'intersection, un autre véhicule qui a obtenu l'autorisation de s'engager sur l'intersection pourra la heurter. Mais dans l'ensemble, il a indiqué que les voitures autonomes sont globalement plus sûres et rappelle que 90% des accidents automobiles sont causés par une erreur humaine.