Sans intelligence centralisé, les abeilles ouvrières arrivent à communiquer efficacement pour accomplir des tâches complexes comme indiquer aux autres où se trouvent les fleurs, récolter du pollen et le transformer en nectar. A partir de ces observations, deux chercheurs de l'institut de technologie de Géorgie, Craig Tovey, entomologue amateur, et Sunil Nakrani, détaché de l'université d'Oxford, ont conçu une méthode pour améliorer l'efficacité des serveurs Web. En effet, les abeilles et les serveurs Web sont confrontés au même type de problème. Chaque essaim n'a qu'un nombre limité d'ouvrières pour accomplir toutes les tâches nécessaires à sa survie, qu'il y ait une abondance de fleurs sur lesquelles collecter le pollen ou non. De même, chaque site Web dépend d'un nombre fini de serveurs ou de ressources informatiques quels que soient le nombre de visiteurs à un instant T et leurs demandes (accéder à une vidéo ou effectuer un achat). Pour pallier ce problème, les abeilles ont un système de danse dans lequel l'éclaireuse indique aux autres ouvrières le lieu de récolte (la direction prise par la danseuse), la distance par rapport à la ruche (le nombre de détours) et la richesse potentielle de la récolte (la durée de la danse). Les deux chercheurs se sont inspirés de ce modèle pour créer un « parquet de danse » virtuel où les serveurs Web peuvent s'échanger des informations sur les tâches à accomplir. Il s'agit de placer une « publicité » interne à un pool de serveurs pour indiquer une tâche à accomplir. Plus longtemps cette publicité reste affichée, plus elle est urgente et potentiellement rentable. Et donc plus de serveurs inactifs l'accompliront. Testé dans des conditions réelles de trafic, ce parquet de danse a pu augmenter l'efficacité des sites de 4 à 25 %.